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Le chef du Labour, Keir Starmer, dont le parti est crédité d'une large avance dans les sondages, a salué la prise de ces deux bastions conservateurs comme un "résultat historique", qui "redessine la carte politique". Depuis la circonscription du MidBedfordshire ah jau nord de Londres, il a espéré convaincre les électeurs que "le parti de l'avenir", "du renouveau national" est le parti travailliste, qu'il a recentré depuis qu'il a remplacé il y a trois ans le très à gauche Jeremy Corbyn.
La candidate travailliste, Sarah Edwards, a remporté avec 1.316 voix d'avance le siège de Tamworth, dans le centre de l'Angleterre, autrefois assuré aux conservateurs qui y disposait d'une large majorité depuis le dernier scrutin.
Les conservateurs ont perdu de 1.192 voix le siège de Mid-Bedfordshire (centre de l'Angleterre) qu'ils avaient remporté de 24.664 suffrages en 2019. Il s'agit de la défaite la plus cuisante pour les conservateurs lors d'une élection partielle depuis 1945.
Ce résultat constitue une nouvelle inquiétante pour Rishi Sunak, qui fête la semaine prochaine le premier anniversaire de son entrée à Downing Street. L'ex-banquier de 43 ans a apporté initialement un semblant de stabilité après les scandales de l'ère Boris Johnson et le bref passage de Liz Truss. Mais sa popularité est au plus bas et il peine à se relancer, s'efforçant de se présenter comme une incarnation du changement bien que son parti soit au pouvoir depuis 13 ans.
Selon le professeur de sciences politiques John Curtice, "on peut raisonnablement penser que le parti conservateur se trouve face à la perspective de perdre lourdement" les prochaines législatives, prévues au plus tard en janvier 2025.
Cette défaite s'annonce "peut-être même plus lourdement qu'en 1997", lors du triomphe du travailliste Tony Blair, a souligné sur la BBC le professeur de l'université de Strathclyde. Aucun des deux camps n'affichait d'optimisme démesuré avant le scrutin, qui s'est tenu jeudi.
Les travaillistes avaient qualifié ces sièges de "très sûrs" pour les conservateurs. Ces derniers reconnaissaient euxmêmes que ces deux scrutins se tiennent dans un contexte "difficile" localement. Le président du parti conservateur, Greg Hands, a estimé que les Britanniques sont "satisfaits du travail que fait Rishi Sunak", liant ces deux défaites à un contexte qui datait d'avant l'arrivée au pouvoir du Premier ministre.
Le départ des députés sortants dans ces deux circonscriptions porte la marque de l'ère Boris Johnson, poussé à la démission en 2022 après une succession de scandales, en premier lieu celui des fêtes organisées à Downing Street en violation des règles anticovid.
Dans le Mid-Bedfordshire, l'élection législative partielle était organisée en raison de la démission de la députée conservatrice Nadine Dorries, ardente défenseure de l'ex-Premier ministre. L'ancienne ministre de la Culture a quitté son poste de députée après s'être vu refuser un siège à la chambre des Lords, et a accusé l'actuel chef du gouvernement d'abandonner les "principes fondamentaux du conservatisme".
Dans la circonscription de Tamworth, les électeurs devaient désigner le successeur de Chris Pincher, au coeur de l'affaire qui a été fatale à Boris Johnson. Le député avait saisi les fesses d'un homme et pressé les parties intimes d'un autre un soir d'ivresse fin juin 2022 au très select Carlton Club à Londres, qui a accueilli jadis le parti conservateur britannique.
Soumis l'an dernier à une intense pression pour dire ce qu'il savait du passif de Chris Pincher sur de précédents incidents, Boris Johnson avait reconnu une "erreur" en le nommant quelques mois plus tôt. Après avoir affirmé l'inverse, Downing Street avait fini par reconnaître que Boris Johnson avait été informé dès 2019 d'anciennes accusations contre M. Pincher, assurant qu'il les avait "oubliées".
Rishi Sunak effectue actuellement une tournée au Moyen-Orient dans le contexte de la guerre déclenchée par les attaques du Hamas contre Israël. Il s'est rendu jeudi dans l'Etat hébreu et en Arabie Saoudite, et doit se rendre vendredi en Egypte.