Le Central a frémi quand la Française Virginie Razzano, formidable d'abnégation, a fini par vaincre Williams sur sa huitième de balle de match, pour signer l'exploit le plus retentissant de sa carrière.
Après un match au suspense hitchcockien et 3h04 d'efforts, la Française venait de s'offrir (6-4, 7-6, 6-3) l'ex-N.1 mondiale, la joueuse aux 13 titres du Grand Chelem.
L'exploit est d'autant plus insensé que jamais l'Américaine n'avait été éliminée au 1er tour d'un tel tournoi (46 victoires, 0 défaites jusque-là).
"J'ai commis tellement d'erreurs", a déploré Williams, sans voix mais digne en conférence de presse. "Je n'ai pas joué aussi bien qu'à l'entraînement. C'est décevant, mais c'est la vie. Les choses pourraient être pires."
Cette rencontre a égayé une journée plutôt monotone jusque-là, où toutes les autres favorites ont été expéditives, à l'image de Maria Sharapova, la N.2 mondiale, victorieuse 6-0, 6-0 de la Roumaine Alexandra Cadantu.
Sombre présage pour ses adversaires, Nadal, habitué aux débuts heurtés à Paris, a montré qu'il tournait déjà à plein régime. L'Espagnol rêve de battre cette année le record qu'il co-détient avec Björn Borg de six titres à Roland-Garros.
Le N.2 mondial a croqué Simone Bolelli (6-2, 6-2, 6-1). L'Italien n'est certes que 111e joueur mondial et n'a gagné qu'un match en 2012, en Coupe Davis contre la République tchèque en février. Mais il a un joli coup de raquette.
"J'étais moins stressé que lors de mes premiers tours dans le passé ici", a-t-il jugé. "L'an passé, mon attitude était la bonne, je voulais me battre. Mais je n'étais pas assez tranquille, assez calme."
"Cette année, je suis très motivé et je me sens beaucoup mieux sur le court", a-t-il ajouté. "Je pense que c'est l'un de mes meilleurs premiers tours."
Nadal est accompagné au deuxième tour d'Andy Murray, son adversaire programmé des demi-finales. Le Britannique a écarté sans souci majeur le Japonais Tatsuma Ito (6-1, 7-5, 6-0).