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On peut voir le bon côté des choses. Dire que la France est la nation qui offre la plus grande densité derrière l’Espagne avec quatre joueurs (Monfils, Gasquet, Tsonga, Simon) dans le Top 20 et 9 dans le Top 100. Qu’elle est la seule des quatre puissances historiques (avec les Etats-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne) à tenir le choc de la mondialisation galopante. Mais on peut déplorer aussi que, malgré un énorme réservoir de joueurs, elle n’a jamais connu de N.1 mondial (Yannick Noah a été N.3 en 1986) et qu’elle n’a gagné qu’un seul Grand Chelem depuis 1946, toujours grâce à Noah, à Roland-Garros, il y a déjà 28 ans.
Depuis, il y a surtout eu des désillusions en cascade et on n’en voit pas le bout. “Je pense que ce sera très dur pour notre génération actuelle de gagner un Grand Chelem”, estime Arnaud Di Pasquale, ancien joueur devenu responsable du haut niveau masculin à la Fédération française (FFT). Mais pourquoi donc, la France n’arrive pas à trouver son Nadal, Federer ou Djokovic?
La faute à pas de chance?
C’est l’argument le plus fataliste. On a beau investir énormément dans la formation et mettre à disposition de ses jeunes des moyens formidables, un superchampion, ça ne se commande pas. Si Djokovic est devenu l’homme invincible, ce n’est certainement pas grâce à la Fédération serbe mais grâce à son talent et sa rage de vaincre. S’ajoute à cela le fait que Federer, un Suisse, et Nadal n’ont laissé que des miettes à leurs adversaires. Outre Djokovic, un seul autre joueur, l’Argentin Del Potro, a réussi à gagner un Grand Chelem depuis six ans. Pour s’immiscer dans ce club très fermé, il faut trouver une perle qui soit vraiment rare. Un joueur qui soit à la fois bon, mort de faim et solide physiquement. La France cherche encore.
Trop gâtés?
C’est un reproche récurrent. Trop choyés pendant leur enfance, les joueurs français ne sont pas prêts à endurer tous les sacrifices pour rivaliser avec des adversaires surmotivés. A la FFT, on y pense. “Il faut qu’on fasse attention à ne pas trop porter nos joueurs. Il faut durcir notre formation. C’est terrible de dire ça mais on est un peu victime de nos moyens”, dit Di Pasquale. Habitués aux meilleures conditions chez les juniors, où ils ont tendance à briller, les jeunes Français tombent de haut lorsqu’ils découvrent les tournois de troisième catégorie chez les seniors face à une concurrence “qui a la bave aux lèvres” comme l’explique le DTN Patrice Hagelauer. Mais, selon Di Pasquale, il n’y a pas de fatalité: “Je ne pense que Nadal était dans le besoin au départ mais il a quand-même réussi à développer un énorme esprit de la gagne. Ce n’est pas parce qu’on est gâtés qu’on ne doit pas avoir envie.”
Bons trop tôt?
Petite devinette. Combien la France a-t-elle gagné de titres du Grand Chelem chez les juniors ces quinze dernières années? 14! Monfils en a gagné trois, Gasquet deux et Tsonga un. Les trois sont arrivés jusque dans le Top 10 mondial. Mais qui se souvient de Julien Jeanpierre, tourmenteur de Federer à la fin des années 90, de Clément Morel, d’Alexandre Sidorenko ou d’Olivier Mutis? La déperdition est spectaculaire. “On s’est probablement trompé en pensant que les résultats chez les jeunes étaient un signe fort du potentiel des joueurs, souligne Hagelauer. La compétition chez les juniors doit être formatrice et pas un but en soi. Car quand on regarde bien, les petits génies de 14 ans, il y en a très peu qui arrivent dans le Top 100”.