Révélations-choc sur le naufrage du “Taouss”

Un agent de sécurité aurait été seul aux commandes de la capitainerie du port de Dakhla la nuit du drame


Hassan Bentaleb
Jeudi 6 Mars 2014

Révélations-choc sur le naufrage du “Taouss”
Nouvelles révélations-choc dans l’accident survenu entre deux bateaux de pêche à l’entrée de la baie de Dakhla et qui a fait trois morts et  neuf portés disparus, selon un nouveau bilan. Les officiers et des fonctionnaires d'Etat chargés, entre autres, d’organiser l'accueil des navires et de gérer le mouvement de ces derniers dans le port auraient été absents de la  capitainerie du port de Dakhla la nuit du drame. En lieu et place, un simple agent de sécurité aurait assumé la mission de gérer le trafic maritime. 
«La capitainerie du port dispose de quatre fonctionnaires relevant du ministère de l’Equipement, du Transport et de la Logistique. La nuit de l’accident, l’un de ces fonctionnaires était en congé, un autre  n’aurait  jamais mis les pieds au port et les deux autres se seraient absentés», nous a confié une source proche du dossier sous le sceau de l’anonymat avant de poursuivre : «Et c’est l’agent de sécurité qui aurait pris les commandes du port cette nuit-là». 
Une pratique qui n’a rien de surprenant, précise notre source, puisque ces agents de la sécurité embauchés par une société privée moyennant des salaires mensuels de 2.200 DH et qui ne disposent ni de compétences scientifiques requises ni d’une expérience professionnelle patente, se seraient souvent chargés de la surveillance et de la gestion de la navigation dans le port.  Une situation qui n’est nullement prévue dans les dispositions contractuelles liant la société privée en question à l’Agence nationale des ports. 
Ce qui est advenu la nuit du 28 février est d’autant plus grave que le mandat des fonctionnaires de la capitainerie n’est pas une mince affaire. En effet,  ce service forme un maillon essentiel pour la fluidité du trafic maritime et l'accueil des navires. De plus, ses fonctionnaires représentent l'autorité et sont investis du pouvoir de police portuaire.  
Pour notre source,  la responsabilité de la capitainerie dans le drame du 28 février ne serait pas à démontrer. En effet, le règlement d’exploitation du port de Dakhla est clair sur ce point puisque tout navire ne sort ni n’entre au port sans autorisation de la capitainerie. Ses articles 10 et 11 expliquent formellement que «tout bâtiment pénétrant dans la zone d’approche, doit, avant d’emprunter le chenal d’accès de «Lasarga», prendre contact par radio VHF, canal 11, avec la capitainerie et lui communiquer son nom, sa position, son cap, ses tirants d’eau ainsi que sa vitesse et toutes autres informations requises». Et «aucun bâtiment ne doit s’engager dans le chenal d’accès au port sans l’autorisation préalable de la capitainerie».
Mieux encore, l’article 44 stipule qu’aucun bâtiment ne peut entrer dans le port ou y faire mouvement s’il n’y a été autorisé au préalable par les officiers du port. Tous les bâtiments qui s’approchent du port de Dakhla doivent, en outre, assurer une veille radio permanente sur la fréquence de travail, VHF canal 11, en plus de la fréquence internationale radiotéléphonique de détresse et de sécurité VHF canal 16.   De plus, en cas d’entrée de navires SRW, tout le trafic doit être mis en stand-by jusqu’à la fin des manœuvres de ces derniers.
Des règles qui ne semblent être respectées par personne au port de Dakhla. «Il existe une loi réglementant l’accès et la sortie au port mais dans la réalité, les mouvements des navires entrant et sortant ne sont pas soumis préalablement à une annonce écrite ou autre, adressée au poste de pilotage de la capitainerie», nous a déclaré un armateur en sollicitant garder l’anonymat avant d’ajouter: «Les accidents de ce genre sont récurrents dans cette zone. L’affaire du «Taouss» a été médiatisée parce qu’il y avait des morts. Sinon, elle serait tombée dans l’oubli  comme tant d’autres». 
Il s’agit, en effet, d’un drame dont seule l’enquête en cours déterminera les responsabilités. 


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