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Réunis dans le cadre de «la Coordination nationale du soutien des Marocains de Libye», les trois MRE ont participé lundi dernier au sit-in observé devant le siège de la wilaya d’Oujda et la province d’Angad. Un mouvement de protestation qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui pour dénoncer la situation lamentable et les conditions de vie défavorables qu’ils vivent depuis leur retour le 7 mars dernier. Une date qui restera gravée dans leur mémoire vu l’ampleur du drame qu’ils ont vécu en Libye. Surtout que leurs pertes financières sont énormes. Nezha qui a échappé de justesse à un raid des forces pro-Kadhafi déclare avoir laissé derrière elle une importante somme d’argent estimée à 380.000 DH. Salim qui a perdu son job à l’aéroport, affirme que ses pertes ne sont pas moindres. Il a perdu toutes ses économies qu’il a accumulées durant cinq ans de travail, soit quelque 400.000 DH. Pillé sur le chemin du retour par des Tunisiens, il a failli y perdre la vie. Il porte toujours des séquelles sur le dos.
Pour sa part, Abdo qui parle peu, se contente d’affirmer que lui aussi a perdu une somme importante. Et ce n’est pas tout, les pertes des MRE de Libye sont plus considérables que les millions de dirhams laissés derrière eux. Leur stabilité sociale et leur avenir sont en jeu. Surtout que «les autorités locales ne nous ont pas fourni de l’aide pour nous permettre de nous réintégrer. Pire, les fonctionnaires de l’ambassade ont aggravé notre malheur avec leur comportement irresponsable. Une déclaration qui met en cause les mauvais agissements de certains diplomates marocains dans ce pays en crise, où les MRE avaient besoin d’un soutien moral à toute épreuve. En outre, «les autorités compétentes refusent de nous recevoir. Nous avons demandé à maintes reprises une audience au wali et au gouverneur mais nos tentatives ont échoué vu l’indifférence des responsables locaux», déplorent-ils. D’où le sit-in observé tout au long de la semaine devant le siège de la wilaya. Une initiative à travers laquelle les manifestants revendiquent, entre autres, leur réintégration sociale, la scolarisation de leurs enfants dans des écoles adéquates et le dédommagement des pertes qu’ils ont subies malgré eux depuis le soulèvement de Libye. Ils étaient une cinquantaine de MRE en provenance de ce pays à être retournés dans la région de l’Oriental et à dénoncer les mauvais traitements et les abus qu’ils ont subis.
Sur le chemin du retour, «c’était pour nous un véritable calvaire puisque les 800 prisonniers marocains relaxés par les autorités libyennes voyageaient avec nous. Ils nous ont pillés sur le bateau et ont failli nous agresser physiquement. Heureusement que l’intervention de certains jeunes les a dissuadés. Mais cela n’empêche qu’ils ont agressé, sous les regards de tous, des femmes et des personnes âgées. Je n’oublierai jamais cette jeune fille agressée sauvagement pour un collier qu’elle a refusé de céder à ses agresseurs munis d’armes blanches». Un témoignage qui s’ajoute à d’autres. Et pourtant, les autorités locales refusent d’enquêter sur des crimes et des délits perpétrés sur un bateau marocain par des Marocains en dépit des centaines de plaintes déposées par les victimes. Ce qui annonçait déjà la colère des MRE de Libye et sa propagation à l’ensemble des régions où ils sont retournés. La mobilisation de toutes les victimes du conflit libyen est l’une des priorités de «la coordination nationale du soutien des Marocains de Libye» fraîchement créée dans l’Oriental. Cette dernière se penchera très bientôt sur les moyens appropriés pour obtenir réparation des dommages causés par la guerre qu’ils viennent de fuir. Une mission qui serait difficile car le wali de Bank Al Maghrib avait annoncé auparavant qu’«il n’y a pas au Maroc de dépôts bancaires et d’avoirs libyens». Certes, mais cela n’empêche, qu’il y a d’importants investissements et de grands projets qui pourraient être utilisés pour le dédommagement des pertes financières des familles marocaines qui ont été dépouillées de leurs biens en terre libyenne.