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interactions sociales, les Marocains ont encore du mal à se plier aux consignes du gouvernement
En France, en Italie et en Chine, tous les spécialistes s’accordent à dire que si les mesures préventives avaient été suivies à la lettre dès l’apparition du coronavirus, il n’y aurait pas eu autant de morts. Et pourtant, au Maroc, malgré la gravité de la situation sanitaire, les agissements inconscients sont légion et continuent de rythmer la vie des citoyens comme si de rien n’était. Comme si les 38 cas recensés (mardi à midi) dont deux décès, une femme et un homme, âgés respectivement de 87 et 75 ans, n’avaient aucun sens à leurs yeux.
Lundi après-midi, il faisait un froid de canard. Mais les Marocains se sont largement affranchis des consignes de prudence et sont allés frénétiquement faire leurs courses, panier à la main. Ce qui a suscité l’ire de certains internautes. Nombreux ont posté sur les réseaux sociaux des photos ou des vidéos montrant une foule compacte en train de faire ses achats au marché. Les distances n’étaient pas respectées dans la majorité des pharmacies et des commerces de proximité. Des matchs de foot urbain ont été organisés.
Mardi matin, les enfants jouaient dans des parcs, alors que tout le monde sait que s’ils sont peu malades, ils constituent des vecteurs du virus. La bise et les poignées de mains n’avaient toujours pas disparu. Bref, L’appel à respecter les «gestes barrières» et à limiter les interactions sociales visant à freiner les nouvelles contaminations n’a toujours pas été pris au sérieux par une frange encore trop importante de la population. Le décalage entre les mesures prises par le gouvernement et l’attitude de certains a sauté aux yeux. Voilà qui incitera sans aucun doute l’Exécutif à resserrer encore son dispositif. Prendra-t-il une mesure générale d’assignation à domicile, assortie de contrôles étroits ? Ce serait dans la logique de la situation. Certes, cette mesure est lourde, mais elle sanctionnerait une insoutenable légèreté de l’être indiscipliné.
On vit une épreuve historique et inédite. L’enjeu sanitaire est lourd, alors que les hôpitaux redoutent un afflux de patients contaminés. Pour tenter d’absorber le choc, impossible d’échapper à l’application des mesures préventives prises par le gouvernement depuis vendredi. Elles sont toutes vitales. Si d’un côté elles s’accompagnent d’une vaste campagne de stérilisation et de désinfection aux quatre coins du Royaume, ainsi que d’une mobilisation des citoyens et autorités pour appeler au confinement, d’autre part, force est de déplorer, avec effroi, l’insuffisante prise de conscience de la part des Marocains et des Marocaines de l’importance de leur rôle. Le virus ne circule pas seul, ce sont les hommes et les femmes qui le propagent. Et ça, il ne faut jamais l’oublier, et encore moins le sous-estimer, contrairement à ces grands taxis qui bravaient, mardi matin encore, le quota de trois clients nouvellement imposé par le gouvernement. Ou encore, ces jeunes de quartiers qui s’amusaient et défiaient le coronavirus au moment de se prendre dans les bras pour se saluer alors qu’ils s’étaient croisés quelques heures plus tôt. Sans parler des cafés et autres restaurants qui ont fermé en traînant des pieds et dont la plupart n’ont pas baissé le rideau à l’heure indiquée par les autorités.
Toutes ces personnes récalcitrantes doivent prendre conscience, avec effet immédiat, de l’enjeu qui consiste désormais à limiter la propagation du virus afin de «lisser» le pic et d’éviter un scénario à l’italienne ou à l’espagnole, avec des services de santé débordés et de nombreux décès dans les rangs des patients les plus fragiles. Fragile est aussi l’éducation des enfants en cette période où ils sont souvent livrés à eux-mêmes en l’absence de leurs parents, partis au travail. Il va falloir leur expliquer que le temps passé à la maison doit être occupé intelligemment, en prônant un savant mix entre amusement et études.