Report du vote sur la prorogation de la mission de la MINURSO


Jeudi 26 Avril 2018

Les Etats-Unis ont décidé de reporter un vote du Conseil de sécurité de l'ONU, prévu initialement pour hier  et destiné à renouveler pour un an la mission de la MINURSO.
«Le vote est reporté» et il va y avoir une «poursuite des consultations», ont indiqué à l'AFP des diplomates sous couvert d'anonymat. Rédacteurs du texte de résolution et responsables des négociations, «les Etats-Unis ont décidé de reporter le vote», a confirmé un autre diplomate, également sous couvert d'anonymat.
Dans sa première version, le projet prévoit de demander aux parties en conflit de «reprendre des négociations (...) afin de parvenir à une «solution politique mutuellement acceptable».
Ce texte vise à renouveler pour un an le mandat de la MINURSO qui arrive à échéance fin avril.
L'émissaire de l'ONU pour le Sahara, l'ex-président allemand Horst Koehler, a promis au Conseil de sécurité un nouveau round de négociations en 2018, après des années d'interruption des discussions.
Dans cette perspective, «l'engagement des parties» est «important» pour «faire avancer le processus politique», souligne le projet de résolution, qui parle de «nouvel esprit» et de «nouvelle dynamique».
Visant implicitement l'Algérie, le texte demande aussi «aux Etats voisins d'accentuer leur implication dans les négociations et de remplir leur rôle essentiel et spécial en soutien du processus politique».
Concernant des tensions récentes entre le Maroc et le Polisario, le projet demande aux parties «de s'abstenir de toute action pouvant déstabiliser la situation ou menacer le processus de l'ONU».
La MINURSO, rappelle-ton, comte environ 400 membres pour un budget annuel de 52 millions de dollars.


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1.Posté par samir le 27/04/2018 18:01
Tres bon article , tres explicite (huffpost)
Sahara: La Russie n’est toujours pas un allié fiable du Maroc
"La Russie pourrait utiliser le conflit du Sahara comme un moyen d’enquiquiner ses rivaux occidentaux".
27/04/2018

Par Samir Bennis
INTERNATIONAL - La Russie a bloqué mercredi l’adoption par le Conseil de sécurité des Etats-Unis du projet de résolution sur le Sahara. La délégation russe a demandé que le vote soit reporté quelques jours, sans doute pour avoir le temps de diluer le langage de la résolution afin d’éviter tout revers majeur au Polisario et à l’Algérie.

D’une sorte de remake de ce qui s’est passé l’année dernière, la Russie tentera sans aucun doute de faire en sorte que le texte définitif de la résolution ne soit pas à sens unique contre le Polisario, mais qu’il contienne aussi un paragraphe ou une phrase insinuant que le Maroc a également contribué à la tension qui a éclaté dans la région ces dernières semaines.

Dans mes analyses que j’ai publiées depuis la publication du rapport annuel du Secrétaire Général, Antonio Guterres, le 29 mars dernier, j’avais prédit que la Russie essaierait de saper le soutien dont le Maroc jouit au Conseil de sécurité. J’avais aussi postulé que le projet de résolution ne serait pas adopté le 25 avril en raison de l’absence de consensus entre certains membres influents du Conseil de sécurité sur le langage de la résolution. Plus important encore, j’avais prédit qu’il n’y aurait pas de guerre entre le Maroc et le Polisario, et souligné que la campagne diplomatique du Maroc visait plutôt à orienter le débat et les discussions en sa faveur et à persuader le Conseil de sécurité d’adopter une position ferme contre le Polisario.

Indépendamment du texte de la résolution que le Conseil de sécurité adoptera ce soir, le Maroc aura réussi à remettre en cause le sérieux et l’engagement du Polisario à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Le Maroc aura également réussi à exposer les violations répétées par le Polisario de l’accord de cessez-le-feu et de l’accord militaire n°1, ainsi que ses tentatives de changer le statu quo dans la zone tampon et dans l’ensemble de la zone située à l’est du mur.

Le Maroc a également transmis un message clair aux Nations Unies: il n’y aura pas de négociations directes pour parvenir à une solution politique au différend tant que l’Algérie n’est pas appelée à participer activement aux négociations en tant que partie prenante du conflit et principal soutien du Polisario.


Les relations privilégiées entre l’Algérie et la Russie

Dans le sillage de ces avancées diplomatiques du Maroc, il serait erroné de croire que le rapprochement entre le Maroc et la Russie ces dernières années et la signature de nombreux accords entre les deux pays mèneraient soudainement Moscou à devenir un allié fiable de Rabat et à soutenir, ainsi, la position du Maroc sur le conflit. Une telle lecture ignorerait et passerait sous silence les intérêts stratégiques communs qui lient la Russie et l’Algérie, intérêts forgés et entretenus depuis l’époque de la guerre froide.

Quel que soit le niveau de rapprochement que Rabat réalise avec Moscou, il ne peut égaler la valeur des accords militaires entre la Russie et l’Algérie. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, l’Algérie était le troisième client des armes russes entre 2007 et 2016 et est aujourd’hui le plus grand importateur d’armes de la Russie en Afrique, absorbant 46% des exportations russes vers le continent.

Depuis la signature du partenariat stratégique entre la Russie et l’Algérie en 2001, les relations entre les deux pays se sont considérablement développées, notamment dans les domaines militaire et sécuritaire. Par exemple, en 2006, les deux pays ont signé un accord de 7,5 milliards de dollars en vertu duquel l’Algérie a acquis des armes russes. L’opération a été considérée comme la plus importante depuis l’effondrement de l’URSS. En outre, en 2016, la Russie a fourni à l’Algérie des armes d’une valeur de 1,5 milliard de dollars.

D’autre part, sous la houlette du président Vladimir Poutine, la Russie cherche à raviver la même rivalité géostratégique qui a prévalu pendant la guerre froide entre l’ex-Union soviétique et les États-Unis d’Amérique et ses alliés européens. La Russie ne veut pas laisser aux États-Unis le champ libre pour influencer le cours des événements dans des régions traditionnellement considérées comme des sphères d’influence de l’Occident.



Dans le contexte de cette rivalité géostratégique, la Russie pourrait utiliser le conflit du Sahara comme un moyen d’enquiquiner ses rivaux occidentaux et signifier à la France, la Grande Bretagne et aux Etats-Unis qu’elle est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour défendre ses intérêts et les intérêts de ses alliés. Ce positionnement stratégique est évident dans le rôle de la Russie en Ukraine, en Géorgie, en Iran et en Syrie, des pays que la Russie s’est efforcé à garder sous sa sphère d’influence ces dernières années.

Le Maroc ne peut pas se passer de ses alliances traditionnelles

D’un autre côté, il serait erroné de penser que le Maroc pourrait se passer du rôle clé que les États-Unis joue dans le différend du Sahara. De même, il serait exagéré de dire que les relations maroco-américaines sont entrées dans une période de stagnation depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump. Si tel était le cas, le président des Etats-Unis n’aurait pas signé pour la deuxième année consécutive un projet de loi allouant une partie de l’aide financière des Etats-Unis au Maroc au Sahara. En allouant expressément des fonds au Sahara, les États-Unis reconnaissent tacitement la souveraineté de facto du Maroc sur le territoire.


Ce soutien, si insuffisant soit-il, est le résultat des relations fortes entre les deux pays et de leur stade avancé de maturité. Tout comme la Russie et l’Algérie ont tissé des liens solides pendant des décennies, le Maroc et les États-Unis ont tissé des liens forts à tous les niveaux depuis 1777. Grâce à ces relations historiques s’étendant sur plus de 240 ans, le Maroc a réussi dans l’ensemble à avoir des relations cordiales et basées sur le respect mutuel avec les différentes administrations américaines.

En raison des liens étroits entre le Maroc et les Etats-Unis, quel que soit le niveau de désaccord entre les deux pays - comme ce fut le cas durant le second mandat du président Barack Obama - la familiarité du Maroc avec la mentalité américaine et les leviers du pouvoir de l’establishment américain à Washington DC, sans parler du soutien dont il jouit parmi de nombreux membres du Congrès en tant qu’allié fiable, aide à surmonter les différences entre les deux pays et à immuniser leurs relations contre toute détérioration.

Le processus de négociation au Conseil de sécurité cette année a prouvé sans l’ombre d’un doute que les alliances traditionnelles du Maroc avec la France, les Etats-Unis et l’Espagne restent aussi importantes et cruciales que jamais. Ainsi, quel que soit le niveau du développement des relations bilatérales du Maroc avec la Russie ou encore la Chine, ce développement ne se ferait pas au détriment de ses relations solides avec ses alliés traditionnels. Par conséquent, tant que le différend sur le Sahara est à l’ordre du jour des Nations Unies, le Maroc devrait s’appuyer sur ses alliances traditionnelles pour défendre ses intérêts et éviter tout développement ou changement de politique susceptible de porter atteinte à son intégrité territoriale.

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