En matière d’évaluation de l’économie marocaine, le FMI semble charger la barque en engrangeant du vent. Ainsi, y est-il allé, tout de go, dans l’extrapolation en faisant miroiter de fortes performances…Un constat, qui est loin, toutefois, d’être corroboré par différentes institutions d’analyse de la conjoncture marocaine. Lesquelles sont autrement plus réalistes et objectives. En effet, si ces dernières dressent, au fur et à mesure, des états des lieux basés sur des données globales et non partielles, le Fonds monétaire international a plutôt tendance à tourner en eau de boudin une situation, qui ne donne pas lieu de pavoiser. Surtout qu’il s’agit de servir, de prime abord, ses propres intérêts. Disons-le tout net et sans ambages : c’est à l'issue de la seconde revue des résultats économiques du Maroc dans le cadre d'un programme appuyé par un accord de 24 mois au titre de la Ligne de Précaution et de Liquidité (LPL), que le FMI a affiché un optimisme sans faille en mettant en avant les "progrès significatifs" réalisés par le Royaume sur le front des réformes. Pis encore, l'institution de Bretton Woods s'est félicitée, des soi-disant progrès en cours en matière de réforme des subventions doublés d’un élargissement de l'aide aux franges sociales les plus vulnérables. Et ce n’est pas tout. Le FMI revient à la charge en titillant les Marocains affirmant que «la position extérieure du pays a continué à s'améliorer grâce à une robuste performance des exportations et à la baisse des cours du pétrole». Une interrogation fuse néanmoins : Quid de la visée du FMI? En clair, en tenant pareils propos sur le climat économique national, le FMI a, soit, versé dans une sorte d’excès de précipitation, soit tenté de dorer la pilule puisqu’il a déroulé une contingence biaisée à la base.
En attendant, le FMI a rappelé, en filigrane, que la LPL accordée au Maroc en août 2012, a été renouvelée en juillet 2014 pour une durée de deux ans et pour un montant de 5 milliards de dollars ! Ce qui justifie sa prise de position en faveur d’un client qu’il sait taillable et corvéable à merci.