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D’abord, au niveau du timing. Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi le département d’Aziz Rebbah a choisi de lancer une telle opération à quelques mois de la fin du mandat de l’actuel gouvernement et la tenue des élections législatives du 7 octobre et pas avant. Une question des plus légitimes puisque Aziz Rabbah avait annoncé, en 2014, devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines et de l’environnement relevant de la Chambre des représentants, l’établissement d’une liste des occupants de ce domaine. Ceci d’autant plus qu’il avait aussi avancé en 2015 que son département avait répertorié l’ensemble du foncier maritime relevant de l’Etat en vue de le préparer à l’investissement. Si Rebbah disposait donc rééllement d’une telle liste et du recensement des occupations illégales, pourquoi a-t-il attendu si longtemps pour réagir ? Personne ne le sait.
Ensuite, qu’en est-il de la série de mesures annoncées par lui et concernant la préservation du domaine maritime public ? Qu’en est-il ainsi de la délimitation technique, administrative et foncière de ce domaine ? Qu’en est-il du bilan du recensement des atteintes au domaine maritime public ? Qu’en est-il de la régularisation des dossiers des bénéficiaires qui ne respectent pas leurs engagements financiers concernant l’exploitation de ce domaine ? Et, enfin, pourquoi le ministre a-t-il choisi de s’attaquer à ce problème aujourd’hui alors que les écologistes n’ont cessé depuis longtemps de dénoncer les méfaits des occupations abusives du littoral ? En fait, 49% des 880 autorisations octroyées pour occupation temporaire du domaine public maritime profitent à des particuliers, alors que celle-ci ne peut se faire qu’à titre exceptionnel et que seules 13% des autorisations ont pour objet des investissements touristiques, 12% des commerces et 11% des activités industrielles. Pis, près de 180 ha du domaine public maritime sont exploités sans permis dont 88% pour des activités immobilières, 8% par des pêcheurs, 3% sous forme de cabanons.
Pire, dans une étude sur le littoral marocain réalisée par les professeurs Taieb Boumeaza et Jamila Saïdi, respectivement expert international en dynamique naturelle des littoraux et experte en dynamique du tourisme littoral à l’Université Hassan II de Casablanca, la création d’hôtels et de résidences dans le cadre du plan Azur s’est traduite par des faits néfastes, voire un désastre sur l’évolution du littoral suite aux plans d’aménagements qui ne prennent nullement compte de la dynamique naturelle du trait de côte.
D’après eux, de nombreux traits de côte des plages marocaines connaissent ces problèmes. Notamment depuis Saïdia, Marchica-Nador, Tétouan-Sebta, Tanger, Bouznika, Mohammedia, El Jadida, Agadir et la plage de Lâayoune Foum El Oued. L’aménagement urbain du littoral viabilisé par des architectes pas du tout au fait de la dynamique marine et de la géomorphologie des traits de côtes et homologué par des bureaux d’études, font que de nombreuses réalisations ont débouché sur de véritables faillites. Une situation des plus catastrophiques puisque les dispositions de la loi du littoral restent ambiguës et n’ont jamais été appliquées.
De son côté, Sbai Abdelkader, géographe de profession, a précisé que cette occupation anarchique du littoral aura des conséquences graves comme c’est le cas dans le littoral du Nord-Est qui demeure l’une des parties de la côte méditerranéenne les plus vulnérables à une montée probable du niveau de la mer. Son étude sur l’impact de l’élévation du niveau de celle-ci pour cause de changement climatique, précise qu’une montée de 1 mètre du niveau de la mer (scénario optimiste), se traduira par la submersion d’une partie du cordon dunaire de la lagune de Nador (30%) et de la plaine littorale de Saïdia (11%). Dans un scénario de remontée du niveau de la mer critique (3 m), ce chiffre montera à 65% à Marchica et à 56% à Saïdia et peut entraîner des conséquences catastrophiques. L'analyse de la côte entière indique que toutes les constructions urbaines situées en dessous d’une altitude de 3 m seraient affectées sévèrement par les changements du niveau de la mer. Actuellement, la plaine littorale de Saïdia – Cap de l’Eau et tout le cordon dunaire de la Marchica sont considérés comme régions de haute vulnérabilité.
Et last but not least, Rebbah a-t-il les moyens et la volonté de mener une telle opération de libération du domaine maritime public ? L’application de la loi sera-t-elle généralisée à tous ou y aura-t-il des exceptions vu que plusieurs occupants de ce domaine sont des « serviteurs de l’Etat » tels que l’ancien ministre de l’Equipement et certains fonctionnaires du département de Rebbah himself ?