Comment la France de Montesquieu, De Tocqueville, Voltaire, Condorcet, Lavoisier, Hugo, Blum, Jaurès et j’en passe…, pourrait-elle souffrir l’émergence d’un certain Zemmour ?
Dans les Radios et télés, services public et privé confondus, et autres réseaux de tous bords, il n’y en a plus que pour cet extrémiste, xénophobe patenté et raciste confirmé, verdict du tribunal à l’appui…
Folie électoraliste aidant, et à quelques petits mois de la présidentielle, il squatte, avec la bénédiction d’un lobby médiatique mû par le seul appât du gain, studios, plateaux et autres pages complices.
Ses multiples interventions et ses nombreux discours se suivent pour se ressembler, dégoulinant de répulsion et de haine. Son projet ? Son programme, alors qu’il pousse le culot jusqu’à prétendre à l’Elysée ? Il n’en a pas. A moins que l’on prenne comme tels son exécrable croisade contre les migrants et contre l’Islam…
Mais après tout, et c’est non sans un cynisme irrésistible, c’est leur affaire à eux, nos amis français, s’ils ont choisi de tomber aussi bas. C’est bien leur France et ils peuvent bien en faire ce que bon leur semble.
Mais là où le bât blesse de ce côté-ci du moins, c’est quand cette France adorée, après tout, se laisse aller à des réactions pour le moins déplacées. Intempestives. Les réadmissions que l’on sache, messieurs de l’Elysée et vous autres de Matignon et tout le reste, ne sont pas une affaire franco-française (lire l’excellent article de Hassan Bentaleb en page 3). Et là, un petit rappel s’impose : Il est révolu le temps où les ordres émanaient direct de « la Métropole » et que l’on disait, d’emblée, « Amen » de ce côté-ci.
Les règles sont aujourd’hui tout autres. Dont acte. Dans le cas en espèce, celui du rapatriement par leurs pays d’origine des personnes refoulées de chez vous, un accord doit en toute logique se faire à l’issue de pourparlers d’égal à égal.
Le sieur Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement français de son état, a bien pris la peine
de prétendre qu’il y a eu des négociations entre Paris et, notamment, Rabat, Alger et Tunis depuis 2018, tout en ajoutant que la décision de revoir « drastiquement » à la baisse le nombre des visas accordés (pour l’eldorado !) aux ressortissants de ces trois pays, est intervenue après leur avoir signifié des « menaces » (sic), dont ils n’ont pas tenu compte.
Peut-on parler de pourparlers quand c’est truffé de menaces ? Il a tout faux le pourtant porte-parole dudit gouvernement. Et si l’on parlait de ces visas et de cette sanction suprême ?
Rappelons donc à son excellence Attal qu’au vu de certaines pratiques coercitives et d’un détestable arbitraire bureaucratique, solliciter un visa s’avère le plus souvent un véritable chemin de croix. Et puis, cette fameuse réduction de 50%, elle affecterait ceux « chanceux » et peu nombreux qui, jusque-là, ont pu bénéficier de ce fameux sauf-conduit.
L’on citerait les hommes d’affaires ou les gens friqués et dont le déplacement profite à la France. L’on ajouterait les étudiants qui, pour bon nombre d’entre eux, ne rentrent pas au pays après leurs études pour le bonheur de cette même France.
Gabriel Attal enfin a osé parler de menace devant une Sonia Mabrouk qui s’en est étonnée au point de lui faire répéter ce terme combien inopportun. Tiens ! Sonia Mabrouk, n’en déplaise à Attal et à Zemmour, une excellente journaliste qui fait aujourd’hui l’unanimité dans tout l’Hexagone, est venue de Tunisie, son pays.
Elle a été reçue à bras ouverts. Et la France, de surcroît, l’a « gratifiée » sans hésitation de sa nationalité, intérêt oblige.
Alors, trêve de menace, la France !