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Selon Moussaoui El Ajlaoui, expert associé au Centre d'études pour l'Afrique et le Moyen-Orient (AMES Center), cette décision peut être considérée comme un signe positif dans les relations entre Rabat et Nouakchott.
Quelles sont les raisons qui ont poussé les autorités mauritaniennes à la prendre étant entendu que ce poste est vacant depuis le départ de l’ancien ambassadeur Mohamed Ould Mouaouia en 2012?
Moussaoui El Ajlaoui évoque plusieurs raisons qui pourraient expliquer ce changement. Selon l’expert marocain, le régime mauritanien a joué depuis 2011 la carte de l’Algérie dans ses relations avec le Maroc. Mais il semble, d’après la même source, que ce pari n’a pas donné les résultats escomptés pour des raisons intérieures et extérieures et notamment celles afférentes à l’opacité qui entoure la question du 5ème mandat présidentiel algérien en 2019.
La deuxième raison a trait à la demande de la Mauritanie de réintégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en tant que membre associé. Pour cela, il serait donc inconcevable que Nouakchott présente sa demande alors qu’elle a des problèmes avec un pays qui aspire à l’adhésion à cet espace communautaire, à savoir le Maroc. «La demande marocaine d’adhérer à la CEDEAO, nous a expliqué Moussaoui El Ajlaoui, pourrait également expliquer cette décision mauritanienne».
Mais même si les relations entre Rabat et Nouakchott ont connu des hauts et des bas ces dernières années et bien que le poste d’ambassadeur de ce pays à Rabat soit resté vacant durant presque cinq ans, le Maroc n’a jamais minimisé ses relations avec la Mauritanie. A preuve, lorsque Abderrahmane Benomar, ancien ambassadeur du Royaume en Mauritanie, est décédé en décembre 2016, Rabat a nommé un autre en la personne de Hamid Chabar, et ce malgré le fait que les autorités mauritaniennes n’ont donné leur aval à son accréditation qu’après plusieurs mois d’atermoiements.
Le spécialiste en affaires africaines a estimé que «malgré les hauts et les bas et l’absence de hauts fonctionnaires à l’ambassade de Mauritanie à Rabat, le Maroc a toujours gardé ses relations diplomatiques avec son voisin intactes et au même niveau. Certes, les autorités mauritaniennes ont reproché au Maroc certaines positions (comme celle d’abriter les opposants au régime mauritanien) et le fait que le Royaume ait fait de même sur certains dossiers dont le plus important concerne le rôle négatif joué par Nouakchott dans l’affaire de Guergarate», Moussaoui El Ajlaoui considère néanmoins que la nomination du nouvel ambassadeur de ce pays à Rabat est un signe positif qui pourrait ouvrir de nouveaux horizons dans les relations entre les deux pays. Il a également mis l’accent sur l’importance de construire l’axe Rabat-Nouakchott-Dakar qui pourrait peser sur plusieurs décisions en faveur de la Mauritanie elle-même.
Concernant les relations du Maroc avec les autres pays africains, notre interlocuteur a abordé le changement à la tête du parti historique en Afrique du Sud, le Congrès national africain, qui a élu un nouveau leader.
Sa rivale, Nkosazana Dlamini-Zuma, a été battue. «L’on sait que celle-ci avait instrumentalisé l’UA lorsqu’elle occupait le poste de présidente de la Commission de l’union entre 2012 et 2017 pour renforcer sa position au sein de l’ANC. Or, sa défaite pourrait signifier que cette tendance a ses limites au sein de ce parti», nous a précisé Moussaoui El Ajlaoui. Et d’ajouter que le Maroc devrait prendre en considération ce changement, car une aile de l’ANC avait pris une position positive vis-à-vis du Maroc lorsque la crise était à son apogée entre le Royaume et la Nation arc-en-ciel.
Pourtant, il a estimé qu’il ne faut pas attendre beaucoup du nouveau leader du Congrès national africain, car Jacob Zuma restera au pouvoir jusqu’en 2019. «Il faut exploiter les deux années qui restent du mandat de Zuma pour renforcer les relations avec ce pays et capitaliser la rencontre de ce dernier avec le Souverain lors du dernier Sommet africain à Abidjan», a-t-il souligné. Et de conclure : «En attendant les élections présidentielles de 2019, il faut donc renforcer nos relations avec l’Afrique du Sud dans l’attente des changements éventuels dans ce pays surtout qu’il y a en Afrique du Sud une force politique montante, à savoir l’Alliance démocratique. Les choses ne seront pas aisées pour le nouveau leader de l’ANC lors des prochaines élections. Le Maroc doit s’ouvrir sur toutes les composantes politiques et la société civile sud-africaines. Dans ce sens, des partis marocains comme l’USFP qui a de fortes relations avec l’ANC ont un rôle important à jouer. C’est ainsi que l’on peut influer sur les décisions de ce pays, quel que soit le vainqueur du scrutin de 2019».