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Publié jeudi dernier à Paris, le rapport de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), sur les conditions de travail dans les plantations de fraises à Huelva, a indiqué que ces immigrées se retrouvent face à « un cadre juridique peu protecteur dans lequel les jours non travaillés ne sont pas payés, et la représentation syndicale de ces travailleurs est presque impossible ».
Ainsi, le rapport a enregistré que la Convention collective du secteur agricole de Huelva ne garantit pas un salaire minimum par jour ni une rémunération minimale pendant la durée du contrat. « Les jours non travaillés ne sont pas payés mais ne peuvent pas non plus être indemnisés par l’assurance-chômage étant donné que le droit à l’assurance-chômage n’est garanti qu’au bout de 270 jours de travail », a précisé le rapport.
Selon le document du FIDH, certains exploitants paient même ces travailleuses selon les quantités récoltées et non sur la base du temps de travail. Ce qui engage les travailleurs, hommes et femmes de toutes les nationalités, dans une compétition pour remplir le plus grand nombre de caisses de fraises et pour travailler le plus grand nombre de jours possibles, en espérant ainsi conserver leur emploi malgré les conditions de travail très difficiles dans la cueillette de la fraise.Les abus concernant le revenu minimal sont aussi constatés au niveau des heures supplémentaires. Selon les rédacteurs du rapport, la majorité des personnes rencontrées se sont accordées sur le fait que les heures supplémentaires (au-delà de 6h30 par jour pour la collecte) lorsqu’elles sont rémunérées ne le sont jamais au tarif défini par la convention collective (première heure : 10,08 euros/h un jour normal, 11,52 euros/les dimanches et fêtes, heures suivantes : 12,96/h).
Les cotisations sociales et droits à la sécurité sociale sont aussi épinglés. La FIDH a précisé que les fraudes à la sécurité sociale seraient nombreuses.
En effet, les travailleuses marocaines ne bénéficient pas en pratique des droits à une indemnité chômage (à partir de 270 jours de cotisation) ni des droits en termes de retraite ou de maternité, alors qu’elles cotisent à la même hauteur que les travailleurs présents sur le sol espagnol.
Ces saisonnières doivent en effet payer 60 euros par mois pour l’assurance vieillesse et chômage alors même que le système est pensé pour qu’elles ne puissent jamais en bénéficier.
Les conditions de logement sont aussi mises à l’index. Selon la FIDH, ces conditions varient énormément d’une exploitation à l’autre (baraques de chantiers ou constructions en dur plus ou moins anciennes), les questions principales étant celles de la promiscuité (4 à 6 personnes par chambre en général, regroupées selon le sexe et l’origine) et de l’éloignement des centres urbains.
Certains patrons offrent des conditions d’hébergement en dessous de toutes normes. Il s’agit généralement de baraques en préfabriqué éloignées de plusieurs dizaines de kilomètres des zones urbaines et où le minimum en matière d’hygiène n’est pas respecté. On voit aussi de plus en plus les entreprises utiliser des baraquements de chantier en tôle.
En conclusion, la FIDH estime que les conditions de travail et de vie des femmes marocaines restent très précaires. Les femmes recrutées au Maroc proviennent majoritairement des zones rurales et sont particulièrement vulnérables par rapport aux autres travailleurs.