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Les Algériens ne voient pas d’un bon œil ce retour en force de la diplomatie marocaine en Afrique et plus spécialement dans la région du Sahel. Les caciques du régime algérien ont tenté depuis les années 70 du siècle dernier de couper le Maroc de ses racines africaines quand ils ont réussi à faire admettre une entité tout aussi insignifiante que fantoche au sein de l’Organisation de l’union africaine. Mais depuis, les donnes ont totalement changé. Plusieurs éléments le confirment. Les multiples visites Royales dans divers pays africains, dont la dernière en date au Mali pour assister à l’investiture du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, y sont assurément pour beaucoup. Le Maroc est par ailleurs devenu le premier investisseur en Afrique de l’Ouest. C’est dans ce contexte-là qu’il faut inscrire l’organisation par le Maroc, le 14 du mois courant, d’«une conférence régionale pour le renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb». Le Royaume accueillera, par ailleurs, en 2014 le sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD).
Bref, le Maroc a gagné ces dernières années du terrain en Afrique. Cela n’a apparemment pas échappé aux Algériens. Quelques commentaires de la presse algérienne peuvent l’attester comme c’est le cas de ce commentaire publié dans le quotidien algérien «Liberté», le lundi 28 octobre dernier : «Pratiquement absente pendant près d’une décennie, l’Algérie revient sur la scène diplomatique au Sahel, une région très importante pour la sécurité de ses frontières méridionales en cette période où le trafic en tous genres, particulièrement celui des armes, menace la stabilité de la région. Le vide laissé par Alger a été mis à profit par des puissances occidentales, particulièrement la France, mais également par d’autres pays, qui ne font forcément pas partie de la région, à l’instar du Maroc, pour se replacer alors qu’il n’est même pas membre de l’Union africaine, seule habilitée à gérer les conflits continentaux».
Il s’agit là, à n’en pas douter, d’un aveu d’échec. Ladite publication ne fait que refléter le sentiment d’une déception trop amère et d’un malaise qui se fait désormais constant.
Ne vaudrait-il pas mieux pour les gouvernants algériens de revoir les choses tout autrement en optant pour une stratégie de coopération et de bon voisinage? Mais pour en arriver là, il faudrait peut-être qu’ils se résignent à se débarrasser de leurs rêves hégémoniques.