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Avant même le déclenchement de la campagne électorale, la majorité gouvernementale donne l’impression de n’être plus que l’ombre d’elle-même.
Réuni mardi en bureau politique, le PPS de Nabil Benabdallah tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué transmis à la très officielle agence Maghreb Arabe Presse, cette formation politique appartenant à la majorité n’a pas hésité à exprimer son étonnement face à « la position ambiguë de deux composantes de la majorité qui se comportent tantôt comme membres de la majorité tantôt comme un allié d’une coalition de quatre partis ». L’allusion est claire. Les anciens communistes visent le Rassemblement national des indépendants et le Mouvement populaire, partis de la majorité, et leur alliance avec le Parti Authenticité et Modernité et l’Union constitutionnelle qui, eux, sont sur les bancs de l’opposition. Le PPS va encore plus loin en mettant en garde contre « les implications de telles pratiques qui renvoient une image négative de l’action partisane et portent à sa crédibilité ». « L’image se brouille davantage lorsque l’on sait que Mezouar et Laenser, des leaders de la majorité, font front commun avec le PAM et l’UC pour la préparation des lois électorales. La logique politique voudrait que les partis de la majorité s’entendent au sujet de toutes ces lois relatives aux élections communes. C’est une question de cohérence ! », s’exclame ce dirigeant politique de gauche.
Au même moment ou presque, le porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, lui-même appartenant au PPS, rassurait sur la bonne santé de la majorité. Au sortir du Conseil de gouvernement de mercredi, il affirmait, main sur le cœur, que « la majorité gouvernementale est toujours opérationnelle ». Et quid de ces deux partis de la majorité qui proposent des amendements communs avec deux formations politiques de l’opposition ? Khalid Naciri minimise et parle de questions d’intérêt secondaire qui ne touchent pas à la cohésion de la majorité gouvernementale « Les composantes de la majorité et au premier chef les cinq partis qui la composent s’en tiennent toujours à la charte éthique et aux engagements du gouvernement », a déclaré celui qui est également ministre de la Communication dans son traditionnel point de presse du mercredi.
La veille, en direct du plateau de « Hiwar », l’émission de débat politique que diffuse « Al Oula », le ministre et membre du comité exécutif du RNI, Anas Birou, a martelé que sa famille politique faisait non seulement partie de la majorité mais qu’elle faisait aussi et surtout preuve de « discipline ».
Depuis les rangs de l’opposition, on promène un regard désabusé sur cette étrange ambiance politique où la majorité n’en est plus vraiment une. « Les déclarations de bonnes intentions se multiplient mais dans les faits rien n’est plus faux. La majorité gouvernementale est sur le point de voler en éclat. Avec l’approche du scrutin, chacun fera cavalier seul, défendant ses propres intérêts sur le terrain électoral. Tout cela ne fait pas très sérieux. On se demande aujourd’hui qui va défendre le bilan du gouvernement d’Abbas Al Fassi. Il ne faut surtout pas perdre de vue que ce sont les cinq partis composant la majorité qui doivent l’assumer. C’est une question d’éthique politique ! », soutient ce député du PJD.
Les choses vont se préciser davantage à l’occasion de la session extraordinaire du Parlement dédiée à l’examen et l’adoption des lois électorales. Positions et clivages se clarifieront. « L’on verra alors si les frontières entre majorité et opposition sont réellement étanches », conclut ce député de la majorité.