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Revenons-en à la communication menée à l’international par M. Taïeb El Fassi. Des questions essentielles se posent et demandent des réponses. Les passages du ministre des AE sur France 24 et LCI pour vanter les avancées de la nouvelle Constitution en gestation –un projet essentiellement politique- ont-ils été décidés dans un cadre gouvernemental? De tels passages s’inscrivent-ils dans une stratégie de communication gouvernementale? Qui a mandaté M. Taïeb El Fassi? Et une telle décision, celle d’ériger M. Taïeb El Fassi en «communicator» du Royaume, a-t-elle été prise ailleurs, c'est-à-dire dans d’autres centres du pouvoir alors que c’est le gouvernement conduit par M. Abbas El Fassi qui doit être aux premières lignes?
Ce sont là autant d’interrogations qui mettent mal à l’aise ceux et celles qui font le pari d’une nouvelle page constitutionnelle s’ouvrant dans notre pays. De nouvelles pratiques, de nouvelles manières de faire pour que les centres de pouvoir ne soient plus diffus et incontrôlables n’accepteraient de M. Taïeb El Fassi d’aller porter la bonne parole constitutionnelle auprès de l’opinion publique française que si la décision en était prise par le chef de gouvernement. Un argument de plus dans le plaidoyer de tous les démocrates qui en appellent à la suppression des ministères de souveraineté, un concept qui n’a aucun fondement ni constitutionnel ni juridique.
Une étrange division
des tâches
La réforme de la Constitution est un dossier éminemment politique. La revendication d’une révision de la loi suprême est venue de partis démocratiques, essentiellement l’USFP qui en a fait la résolution principale de son 8ème Congrès et l’objet d’un mémorandum détaillé adressé au Roi en mai 2009.
Question : pourquoi les partis semblent-ils être exclus de cette communication à l’international? Ne sont-ils pas finalement les mieux outillés pour présenter cette réforme qui n’est pas celle d’une partie seulement mais de tout un peuple ? Une sorte de division des tâches semble avoir été décidée. Aux partis, le local à travers les débats sur la réforme constitutionnelle dans les télévisions et radios nationales, l’international étant du ressort, pour le moment exclusif du ministre des Affaires étrangères. Un peu comme si l’étranger était une affaire bien trop sérieuse pour être laissée aux mains des partis politiques !
Une nouvelle Constitution sera adoptée dans les prochains mois. On parle de séparation et d’équilibre des pouvoirs, on parle d’un gouvernement issu des urnes et responsable, on parle aussi de chef de gouvernement responsable de son programme et de ses troupes. On se prend à rêver de centres de pouvoirs inconnus, de gouvernements parallèles, de décisions prises ailleurs comme à autant de pratiques à jamais enterrées. La nouvelle Constitution s’écrira aussi à l’aune des rapports de forces entre les uns et les autres. Le devoir de veille et de vigilance est plus que jamais essentiel d’autant que les résistances s’organisent déjà. La démocratie n’a jamais été un long fleuve tranquille.