Quand la ville d'Essaouira offre les plus belles images de l’ancrage africain du Royaume


Samir Lotfy (MAP)
Jeudi 14 Septembre 2017

Quand la ville d'Essaouira offre les plus belles images de l’ancrage africain du Royaume
Destination phare du tourisme culturel et cultuel, la ville d’Essaouira peut se targuer, aujourd’hui, d’offrir majestueusement, des images, les plus belles de l’ancrage africain du Royaume, à travers une parfaite intégration de ressortissants africains au sein de la société marocaine plus particulièrement souirie, dans une symbiose et un respect mutuel remarquables.
Berceau de la coexistence pacifique et du brassage des cultures et des religions depuis des siècles, la cité des Alizés, accueille, dans une générosité et une ouverture inouïes, nombre de ressortissants issus d’autres cieux, notamment africains, fortement animés par la volonté de découvrir et de vivre dans les faits, ces richesses et singularités d’un Maroc millénaire et aux multiples facettes.
En prenant le temps d’apprécier à sa juste valeur, cette diversité, force est de constater une forte présence de ressortissants africains, vaquant, quotidiennement, en toute liberté à leurs activités, dans une ambiance desserrée : sans complexe, ni crispation.
Alors que certains subsahariens investissent des espaces importants, notamment les abords du boulevard Oukba Bnou Nafii, ou des coins de la place Moulay Hassan, pour proposer des produits "Made in Africa" (articles de décoration en bois d'ébène, toiles, bijoux entre autres), d’autres notamment de la gente féminine, préfèrent occuper de petits espaces, le temps de les transformer, chaque début d’après-midi en "salons de coiffures en plein air", invitant des touristes marocaines et étrangères décidées à changer de look, en leur offrant de belles tresses soigneusement faites à l’africaine.
D’autres fortunés parmi les Africains, avec des diplômes et certificats de formation en poche, ont réussi à décrocher un boulot au sein d’un restaurant ou un établissement hôtelier de la ville, comme c’est le cas du jeune Sénégalais, Mansor Cissé (23 ans) qui se dit être fier d’atterrir au Maroc il y a quelques mois seulement, et de parvenir déjà en une courte durée, à occuper plusieurs postes au sein d’un hôtel de la place, avant de finir en tant que réceptionniste.
Ce jeune originaire de la ville de Mbour ne cache pas sa volonté de saisir l’occasion de sa présence au Maroc, pays qui offre de grandes opportunités en matière de formation et d’apprentissage, pour approfondir davantage ses connaissances et ses compétences dans les domaines touristique et hôtelier, en projetant de s’inscrire dans un établissement spécialisé.
L’intégration au sein de la société marocaine se fait également par le biais de la culture. Dans ce sens, des artistes africains aux côtés de leurs homologues locaux (troupes gnaouies) contribuent, à leur tour, au rayonnement culturel d’Essaouira, en prenant part, à titre individuel, ou dans le cadre de fusions, à plusieurs manifestations artistiques et culturelles qu’abrite la ville, créant ainsi une mixité inédite, tout en permettant une fluidité des échanges interafricains, à même de rappeler,  en peu de temps, cette appartenance exemplaire du Maroc au continent africain, fondée sur le respect mutuel, l’ouverture et la solidarité agissante.
Parmi ces troupes africaines, l’exemple de "Lamp Fall", spécialisée dans le style de musique sénégalais traditionnel "Jambé", un style originaire du Mali mais très répandu à la Téranga, est très révélateur en ce sens, que celle-ci donne gracieusement une série de spectacles dans différentes rues et places publiques de la ville, ainsi que lors de manifestations culturelles.
C’est le cas aussi, du groupe d’artistes appelé "Diam", (Paix en wolof), installé il y a plus d’un an à Essaouira, pour offrir généreusement aux autochtones et aux visiteurs de la cité, une série de spectacles en pleine rue, puisant en cela dans un florilège traditionnel de chansons du genre "Gueweul".
Cette troupe de dix membres, transforme chaque soir l’un des espaces de la ville, en véritable scène de spectacle, créant de l’ambiance à plus d’un égard, en parvenant aisément à emporter le public dans un long et typique périple, à travers les rythmes produits à partir de "Sabar", "Bongo", "Tama" et "Djembé", des instruments traditionnels ayant fait le voyage depuis le Sénégal.
Ces artistes talentueux, en majorité chrétiens, veillent à témoigner un grand respect pour les autres religions. Pour preuve, ces musiciens n’hésitent pas à faire taire, dans un geste synchronisé, leurs instruments chaque fois, que leur spectacle coïncide avec un appel à la prière, pour reprendre le show après, donnant ainsi une belle image de ce que doit être le respect d’autrui et de son culte.
Le manager du groupe, Moussa Dabo, se dit très honoré de vivre cette expérience depuis six ans au Maroc, pays qui, dit-il, lui tient à cœur et le considère comme étant le sien. "Le Maroc m’a apporté beaucoup ; c’est un pays qui m’a accueilli à bras ouverts et m’a permis de revivre cette vraie appartenance à l’Afrique à laquelle on est tous fiers d’appartenir", se réjouit-il.
Jonglant entre le français, le wolof et quelque expressions tirées du dialecte marocain, Moussa a tenu à ajouter que SM le Roi Mohammed VI demeure un "Grand visionnaire" et un "Leader africain" qui ne cesse de faire beaucoup pour l’Afrique et les Africains. "L’œuvre de SM le Roi en faveur du continent est inédite et inestimable, et il appartient à tout Africain de la reconnaître et de l’apprécier à sa juste valeur", se félicite-t-il.
Même son de cloche chez le fondateur du groupe, Pape Thiam qui se félicite de son installation au Maroc, exprimant le souhait de voir sa troupe, se forger un nom et être davantage visible sur la scène artistique de la cité des Alizés et au-delà.
Autre exemple de cette intégration réussie, est illustré par le chanteur sénégalais Douma Bou Kaddou-j qui a tourné tout récemment, un clip sillonnant les plus belles rues de la médina, pour chanter l’immigration et les immigrés.
En définitif, l’intégration des Africains à Essaouira est une réalité tangible. La simplicité et l’amabilité des gens, leur ouverture d’esprit, leur générosité et leur amour pour autrui, rendent les échanges aisés, confirmant ainsi la vocation de la ville de Mogador et du Maroc en général, en tant que havre de paix, de tolérance et de dialogue entre les cultures et les civilisations.


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