-
Annulation des accords Maroc-UE: Dépassée et sans impact la décision de la CJUE
-
L’USFP réitère sa position constante de soutien au droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant et appelle à la protection de l’intégrité territoriale du Liban
-
Le chef du gouvernement représente SM le Roi au XIXème Sommet de la Francophonie
-
Le Groupe des amis du multilatéralisme se réunit à Stockholm pour repenser l'avenir de la coopération internationale
-
Ahmed Lahlimi Alami fait le point sur le RGPH 2024
Face à la très hypothétique mise en œuvre du Plan gouvernemental de l’égalité, le comité de suivi n’a pas tu son inquiétude et l’a même rendue publique dans un communiqué diffusé le 28 janvier 2015. Les associations et réseaux qui composent le comité ont ainsi appelé le ministère de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social à prendre les dispositions nécessaires pour « activer la mise en œuvre des activités sur la base d’une approche résultats et à travers l’opérationnalisation de la commission intersectorielle de suivi du PGE et à diffuser régulièrement les rapports sur l’état d’avancement du PGE, de manière à permettre à la société civile d’en assurer le suivi et l’évaluation».
Les défenseures des droits des femmes le disent haut et fort : elles sont dans l’incapacité de procéder à une évaluation à mi-parcours d’un tel plan gouvernemental de l’égalité à cause de la rétention de l’information à laquelle elles sont confrontées. Résultat, l’élaboration du premier rapport du Comité de suivi que composent les 16 associations et réseaux a été un véritable parcours du combattant, semé d’embûches et d’obstacles. L’affaire est suffisamment grave pour être dénoncée : la société civile à laquelle la Constitution reconnaît le droit de participer à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques est tenue à l’écart.
Aucune évaluation
rendue publique
«Malheureusement, le comité de suivi que nous représentons s’est heurté à un certain nombre d’obstacles dont notamment la difficulté d’accès à l’information. Il faut savoir que le rapport à mi-parcours n’a pas été diffusé par le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et du Développement social ou les départements sectoriels, ni avant la rencontre du 11 octobre dernier au cours de laquelle Mme Bassima Haqqaoui avait présenté une première évaluation, ni après cette rencontre. En fait, à ce jour aucune évaluation à mi-parcours n’a été rendue publique par ce département ministériel qui est pourtant en charge de la coordination du Plan gouvernemental de l’égalité», déclare une activiste de l’Association démocratique des femmes du Maroc.
Du jamais vu. D’autant que cette rétention de l’information est une entrave à l’implication de la société civile dans le suivi de la mise en œuvre du Plan de l’égalité du gouvernement Benkirane. «La ministre pjdiste en charge de la Femme doit probablement savoir qu’elle bafoue le droit à l’information que prône la Constitution par une telle attitude. Mais peut-être qu’il n’y a pas d’informations à diffuser et à publier. Parce que tout simplement rien ne se fait pour promouvoir l’égalité entre les sexes. Il n’y a pas si longtemps que cela, le chef du gouvernement avait comparé les Marocaines à des lustres avant de les appeler à rester à la maison pour éduquer leurs enfants ! », commente cette députée socialiste.
L’égalité entre les sexes n’est pas une priorité pour le gouvernement
Les principales conclusions et recommandations du rapport d’évaluation à mi-parcours élaboré par les associations membres du comité de suivi du Plan gouvernemental de l’égalité – résolument vécues par les féministes marocaines comme une première étape du processus de suivi en matière de mise en œuvre du plan en question- ont d’ailleurs été présentées à la mi-janvier, à l’occasion d’un séminaire organisé sous le thème «Plan gouvernemental de l’égalité 2012-2016 (PGE): où en sommes-nous dans la mise en œuvre?». Une telle rencontre qui faisait suite à la rencontre nationale du 11 octobre 2014 et au cours de laquelle le département aux destinées duquel préside l’islamiste Bassima Haqqaoui avait fait le point des réalisations du plan gouvernemental de l’égalité. Sur les 30 ministères que nous avons conviés à ce séminaire, seuls 9 ont fait le déplacement. L’écrasante majorité des départements ministériels forcément concernés par l’égalité qui est une question transversale, ont préféré la politique de la chaise vide, jugeant qu’une telle thématique n’avait rien d’urgent ni de prioritaire », s’indigne cette activiste du mouvement féminin.
«A l’évidence, la question de l’égalité entre les hommes et les femmes de ce pays n’est pas une priorité chez ceux et celles qui nous gouvernent. Ce manque d’intérêt nous amène à nous interroger sur la priorité accordée par le gouvernement à l’effectivité de l’égalité entre les sexes et sur la définition de l’approche participative prônée par le programme gouvernemental».