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Trois axes d’étude sont au programme des discussions du congrès. Le premier volet sera ainsi consacré à la décision sans précédent prise par les professionnels du secteur pharmaceutique de fixer une marge symbolique concernant les médicaments anticancéreux et antiviraux indiqués en cas de pathologies graves. «Jusque-là, tous les malades cancéreux ou atteints d’une hépatite B, devaient aller à la pharmacie de la CNOPS afin de récupérer leurs traitements. Notre principal souci était que le citoyen puisse partout avoir accès aux médicaments dont il a besoin», explique le président de la Fédération. Cette décision permettra sans doute de faciliter l’accès aux traitements pour tous, y compris ceux qui vivent dans les régions les plus enclavées. En contrepartie, la Fédération des syndicats de pharmaciens réclame un arrêté ministériel sur le prix des médicaments et la fermeture définitive de la pharmacie de la CNOPS. C’est une «nécessité morale et légale», si l’on en croit Kamal Belhaj Soulami. Cependant, une telle décision n’est pas sans conséquence puisque la fermeture de la pharmacie de la CNOPS, si elle devait avoir lieu un jour, soulèverait également la question de la fermeture des autres pharmacies centrales et hospitalières. Les pharmaciens devraient, dans le cas d’espèce, assurer leur approvisionnement normal et assumer une responsabilité pénale en cas de rupture éventuelle de stock ayant entrainé de lourdes séquelles, des handicaps ou mort d’homme. De plus, leurs marges, si infimes soient-elles, représenteraient un coût important pour les budgets tant des établissements hospitaliers que de la CNOPS ou des autres organismes sociaux.
Autre volet étudié lors du congrès, l’épineuse question du prix des médicaments. A ce sujet, Transparency Maroc a organisé récemment une conférence réunissant les parties concernées. Pour sa part, la Fédération des syndicats de pharmaciens, est prête à revoir les prix à la baisse à condition toutefois que des négociations aient lieu avec toutes les instances concernées, à savoir le ministère de la Santé et les industriels. Selon Kamal Belhaj Soulami, «l’Etat est le premier responsable de cette situation». L’une des recommandations phares attendues lors du congrès est la suppression pure et simple de la TVA sur le médicament jugée «inacceptable» par les pharmaciens du Royaume pour qui «l’on ne peut justifier l’injustifiable»
Quel modèle d’équilibre financier est-il viable pour les pharmaciens ? C’est la dernière question à laquelle tous les acteurs du congrès tenteront de répondre. «Il faut se battre pour le droit à l’assurance pour tous, car une grande partie de nos citoyens ne peuvent pas se payer de médicaments», explique Kamal Belhaj Soulami. Autre problème évoqué, celui des médicaments génériques, avec en ligne de mire la pression exercée par les lobbies d’industriels pharmaceutiques «qui cherchent sans cesse des failles pour faire retirer les produits du marché». En France, le taux de pénétration des génériques sur le marché est de l’ordre de 65%, un chiffre qui s’élève à 80% environ aux Etats-Unis. Et Kamal Belhaj Soulami de souligner :«Pour nous, le générique représente une perte de chiffre d’affaires ; mais le plus important, c’est que le citoyen puisse avoir accès aux traitements».
A l’heure des nombreuses polémiques sur le prix des médicaments, les pharmaciens du Royaume déplorent la mauvaise image dont ils souffrent. Le Congrès international de la pharmacie sera sans doute l’occasion pour eux d’aborder sereinement toutes les problématiques liées au secteur de la pharmacie en n’oubliant pas que le principal protagoniste n’est autre que le citoyen marocain.