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Prisme tactique : Le Onze national sommé de secouer le cocotier à Mitsamiouli

Les Nationaux ont fait preuve de lacunes à foison qu’il va falloir impérativement gommer sous peine d’aller au-devant d’une grande désillusion

Mardi 16 Octobre 2018

De même que rien dans le football n’est dû au hasard, il est patent que rien ne l’a été dans la soirée plus que contrastée de samedi. Alors que l’équipe nationale, très décevante, s’acheminait vers un match nul, synonyme de contre-performance, un penalty lui a permis d’arracher une victoire inespérée qui lui vaut d’être aujourd’hui deuxième du groupe B, à une unité du leader camerounais (7pts) et à trois de son adversaire du jour. Et cela aurait fait mauvais genre de laisser échapper deux points contre une équipe supposée plus faible.
A vrai dire, il n’y avait qu’un match à raconter. Celui d’une EN qui a certainement fourni sa plus mauvaise prestation depuis bien longtemps aussi bien offensivement que défensivement. Des lacunes à foison qu’il va falloir impérativement gommer sous peine d’aller au-devant d’une immense désillusion, tout à l’heure (13h), sur l’exécrable pelouse du Stade international Saïd Mohamed Cheikh à Mitsamiouli, au nord de la Grande Comore, la plus grande île de l'archipel.

Se dépêtrer de
l’entonnoir de l’axe


Même s’ils ont eu énormément le ballon (63%), les Nationaux ont manqué de vitesse, de mouvement et de rythme. Certes, la rentrée d’Azarou a amené de la percussion, ce qui a créé du décalage. Des caractéristiques spécifiques qui font que, quand il est entré, ça a fait du bien à l’équipe. Mais en amont, agaçants et brouillons, ses coéquipiers ont multiplié les mauvais choix dans l’orientation du jeu. L’absence de verticalité a constitué un frein à la continuité des offensives. Le jeu de transition du Onze national a souffert de trop de déchets, surtout dans le dernier tiers du terrain, où une passe sur quatre n’a jamais atteint son destinataire. Et pour cause, l’écrasante majorité des attaques se sont développées dans l’entonnoir de l’axe, là où les Comoriens ont mis le plus de densité (photo 1). Boussoufa en est le symbole. Censé être le dépositaire du jeu, son ratio de passes est passé de 80 % à 60 % à l’approche du but adverse (11 ballons perdus). C’est d’autant plus incompréhensible, à la lumière de l’espace accordé par la défense comorienne aux latéraux sur les côtés. Souvent démarqués, ces derniers n’ont que très rarement été servis dans de bonnes conditions (photo 2). Ce sera l’un des axes de progression majeurs. Néanmoins, les centreurs vont devoir s’appliquer beaucoup plus que lors du match aller (32% de centres réussis).  

 

Mettre plus d’intensité
à la perte


Si l’équipe nationale n’a plus encaissé de but chez elle, en match officiel, depuis 10 rencontres, elle n’a jamais été aussi proche de céder que samedi dernier. Le nombre de fois où les Comoriens ont transpercé goulûment le bloc défensif marocain, tout sauf compact, par un jeu de transition rapide, est impressionnant. Et on ne doit la poursuite de cette série qu’aux mauvais choix des attaquants adverses ainsi qu’à des interventions décisives de la charnière centrale, laquelle, au passage, pourrait être privée de Da Costa, incertain d’après le docteur Hifti. La troisième capture d’écran fait figure de preuve à charge. Suite à une récupération basse, les Comoriens ont assez d’espaces pour relancer puis dérouler leur contre-attaque. Un constat sûrement à mettre à l’actif d’une implication et d’un investissement individuel et collectif en berne. Impression confortée par les chiffres. Sur les 80 ballons récupérés par les Nationaux, moins du quart l’ont été dans les 30 mètres adverse (17). Au fait, ce n’est pas tant l’attitude des milieux de terrain qui est à pointer du doigt. Mais plutôt celle des attaquants. Le trio d’attaque, Boutaib (1), Amrabat (2) et Y. En-Nesyri (4), a récupéré moitié moins de ballons que Fajr à lui tout seul (16). En d’autres termes, Hervé Renard va devoir mettre un coup de pied dans la fourmilière afin de réveiller ses protégés, d’autant plus que ces derniers ont perdu beaucoup plus de duels défensifs qu’ils n’en ont gagné (32%).
Conclusion. Tout a été difficile. Et cela risque de pousser le sélectionneur, à terme, à reconsidérer sa fidélité absolue à certains cadres. Une fidélité difficilement défendable au même titre que sa décision d’empiler les attaquants en seconde mi-temps. Ils se sont tellement marché sur les pieds qu’ils ne produisaient qu’une seule et même ombre sous l’effet des projecteurs. Pour information, Younes Belhanda, Noussair Mazraoui et Youssef Aït Bennasser ne sont pas du voyage, ce qui réduit la marge de manœuvre de  Hervé Renard.    


Chady Chaabi

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