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Jusque-là, la défense
tient bon
Sujet d’inquiétude majeure avant le début de la CAN, au lendemain des défaites subies en matchs de préparation, le secteur défensif des Nationaux a pour l’instant répondu présent après avoir bouclé un premier tour plutôt rassurant. D’ailleurs à l’instant où l’on écrit ses lignes, le Maroc est l’une des quatre nations à avoir gardé leurs cages inviolées (Egypte, Algérie et Cameroun). Au nombre d’occasions brûlantes concédées, c’est rassurant. Contre la Namibie, il y a eu ce centre fuyant de Limbondi pour Hotto (59’) qui aurait pu changer la donne. Contre la Côte d’Ivoire, Saïss a sauvé une tête piquée de Kodja sur la ligne d’un Bounou impuissant. Munir Mhamdi, son remplaçant contre l’Afrique du Sud, a lui aussi eu chaud sur deux boulets de canon à l’entrée de la surface de réparation.
Trois buts marqués et quelques occasions concédées, c’est bien surtout dans un groupe considéré comme l’un des plus relevés. La charnière Benatia-Saïss tient la route. Cela dit, sans faire offense aux adversaires, leurs attaquants étaient peu inspirés et pas très ambitieux. Mais faut avouer que la défense marocaine monte en puissance sur le plan physique notamment. Comme ses coéquipiers qui jouent dans les pays du Golfe, Benatia était ‘’LE’’ point d’interrogation. Plus franches et rugueuses, ses prestations ont contribué à une forme de réhabilitation et ont éteint pour l’instant les débats. Saïss, lui, est resté le même, réconfortant et relanceur hors pair. Dirar semble rééquilibrer son jeu vers le bas, malgré quelques placements aléatoires. Hakimi, quant à lui, prend de plus en plus d’assurance, enchaînant un troisième matche d’affilée, après être revenu de justesse d’une blessure.
Une pointe d’inquiétude
Si l’arrière marocaine n’a que très peu été inquiétée, ce n’est pas pour autant qu’on doit louer son milieu de terrain. Dans le triangle à pointe basse du 4-3-3, El Ahmadi a étonnamment retrouvé ses jambes et son agressivité, protégeant ainsi ses défenseurs. En revanche, et quand bien même fut-il élu incompréhensiblement meilleur joueur du match par deux fois, Boussoufa est impliqué dans quasiment toutes les occasions dangereuses subies par l’EN. Pêle-mêle, le sauvetage de Saïss contre les Ivoiriens est né d’une perte de balle de Boussoufa (1’). Idem quelques secondes après l’ouverture du score marocain, quand Bounou s’est interposé dans les pieds de Gradel (24’). Face aux Sudafs, c’est plutôt son manque d’agressivité sur le porteur qui a été sidérant (34’). Boussoufa est un manieur de ballon hors pair, mais dès qu’il se trouve sous pression, la vivacité et la rapidité de décision lui font défaut. Et si l’on y ajoute sa tendance à courir autant qu’il marche, il ne peut être considéré comme une assurance tout risque. La balance de ses titularisations est largement déficitaire : 85% de deuls perdus, 12 pertes de balles par match pour 7 récupérations. Il est plus à l’aise avec que sans le ballon, contrairement à Belhanda, trop neutre, qui est là sans être présent.
Du neuf à gauche
de l’attaque
Offensivement, la présence d’Amrabat et les qualités de déplacement et de relais d’Ennysiri ont rééquilibré l’attaque de l’équipe nationale. Désormais, Ziyech n’est plus l’unique déclencheur des offensives marocaines. A gauche, Amrabat a marqué les esprits et fait marquer Ennysiri. Avec un profil différent d’un Ziyech émoussé, le joueur d’Al-Nasr est toujours dans une logique de dribble et débordement. Il bonifie aussi de nombreuses actions en lâchant le ballon rapidement. Maintenant, le tout est de savoir comment l’attaque marocaine va réagir contre un bloc bas. On a bien vu que contre la Namibie, l’EN a éprouvé énormément de difficultés pour s’imposer. Dans ce sens, Boufal demeure une option non négligeable. Et pourtant, il a très peu joué jusqu’à présent. Encore un mystère.