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Prisme tactique: A trop jouer contre nature, le Maroc s’est tiré une balle dans le pied

Mardi 1 Février 2022

Prisme tactique: A trop jouer contre nature, le Maroc s’est tiré une balle dans le pied
Tout est allé de travers pour le Onze national sur la pelouse du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. La prestation de l’EN a été à l’image de cette dernière, d’une piètre qualité. Sur le banc des accusés, il y a bien évidemment les joueurs mais aussi et surtout Vahid Halilhodzic. Le sélectionneur bosnien en a surpris plus d’un par sa composition de départ. Il est également coupable d’un coaching inefficace, soulignant son incapacité à renverser le cours d’un match qui lui échappait depuis l’ouverture du score de Boufal, dont le remplacement a sifflé le début de la fin des velléités offensives marocaines.

Un onze remanié
Quand un sélectionneur fait des choix forts, il est encensé et considéré comme le meilleur du monde en cas de succès. Mais face à l'échec, c’est une toute autre histoire. Une histoire qu’il faut accepter et accompagner avec la même vigueur et la même dignité affichées pour affirmer son autorité et ses choix. Mais Vahid Halilhodzic n’en a cure de toutes ces considérations. Il ne s’est même pas présenté à la conférence de presse d’après-match pour justifier des décisions somme toute injustifiables.
A commencer par la titularisation de Munir El Haddadi. Le Sévillan, qui n’a jamais vraiment convaincu en EN, et encore moins en club, s’est vu offrir sa première titularisation lors de cette compétition dans un match couperet où les expérimentations sont à éviter. Résultats : sans automatismes avec ses coéquipiers ni rythme dans les jambes, Munir a erré comme une âme en peine sur le terrain, ratant tout ce qu’il tentait. Son unique fait de match, a été de couvrir Salah sur le but égalisateur des Pharaons.
Dans le schéma en 4-3-3 déployé par Halilhodzic, Munir aurait pu et dû combiner avec Hakimi et Barkok en formant des triangles. Sauf que ni Munir ni Barkok n’ont eu une influence positive sur le jeu. Le dernier nommé s’est fait manger dans l’entrejeu, par manque d’agressivité et d’engagement, perdant des duels à foison et ne se projetant que très rarement dans le sens de la verticalité. 

Des principes de jeu minimalistes
Au vrai, excepté Boufal, le manque de disponibilité et de mobilité des Nationaux n’a pas facilité la progression du jeu et la circulation du ballon. En conséquence, le Onze national a trop usé du jeu long sans pour autant se positionner en bloc haut pour être à la retombée du second ballon. Ce n’est donc pas une surprise si l’EN a eu un taux de passes réussies très faible (68%). Elle ne pouvait tout simplement pas enchaîner plus de cinq passes.
A la lumière de ces éléments, avoir cadré quatre petits tirs en 120 minutes de jeu n’est pas incongru. Au contraire, c’est plutôt le reflet d’un plan de jeu minimaliste, sans ambition ni véritable velléité offensive. Un constat qui s’est renforcé avec la sortie de Boufal. Une sortie aux antipodes de tout bon sens. Jusqu’à la 60ème minute, l’ailier était le seul à surnager, en compagnie de Hakimi. Sa sortie a coïncidé avec le regain de forme des Egyptiens, peu après l’égalisation.
En quittant la pelouse et donc la CAN, les yeux de Boufal disaient toute l’incrédulité des observateurs. Son remplacement a prouvé, encore une fois, la lecture totalement erronée du match faite par Vahid Halilhodzic. Ses choix, avant, pendant et après ce quart de finale trahissent non pas son incompétence, mais plutôt un sens tactique et d’analyse obsolète. Preuve en est le second but encaissé par l’EN, sur une séquence de jeu identifiée comme le point fort des Egyptiens depuis le début de la CAN.

Un après-match pour le moins agité

Des échauffourées ont éclaté sur le chemin des vestiaires entre Marocains et Egyptiens, rapporte “L’équipe”. Un endroit exigu où la tension a grimpé de manière aussi soudaine que surprenante. En cause, les cris de victoire lancés par les Pharaons et qui ont mis hors d’eux les Marocains. Des mots qui n’ont pas épargné Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération Royale marocaine de football, à l’origine desquels Mahmoud Ahmed, le quatrième gardien égyptien. Des insultes envers Lekjaa qui ne sont pas passées. Le président de la Fédération aurait exigé des excuses immédiates. Quelques instants plus tard, Wael Gomaa, le manager général des Pharaons, ramène son garçon dans le vestiaire marocain pour accéder à la requête de Lekjaa et déminer une situation tendue. Quelques instants plus tôt, Achraf Hakimi a dû être ceinturé et empêché d’aller en découdre avec des Egyptiens dans les couloirs des vestiaires du stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Une triste fin pour les Marocains.

Chady Chaabi

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