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A l'évidence, celui qui porte toutes les semaines la bonne parole gouvernementale avait des messages à délivrer. Le Maroc est en guerre. Les Marocains doivent y faire face en front uni. Le Maroc a un différend profond avec son voisin de l'Est, l'Algérie. Les Espagnols n'ont jamais fait l'effort de mieux connaître le Maroc et son peuple, plus grave encore, la culture du rejet des Marocains est bien ancrée chez les Ibériques.
Khalid Naciri est allé jusqu'au bout de l'exercice de la communication de crise en s'adressant directement à l'opinion publique du pays de Juan Carlos et en posant ce qu'il a lui-même appelé " la question de confiance ". " Est-ce que vous voulez l'édification d'un sixième Etat au Maghreb ? Un Etat qui soit le protégé de l'Algérie, une zone de tension et un fief des terroristes ? Est-ce là votre objectif amis et voisins espagnols ? ". L'avenir de l'Europe et de l'espace euro-méditerranéen, poursuivra-t-il, est tributaire d'une région maghrébine stable. " Il n'y aura pas de stabilité en dehors de l'intégrité territoriale du Royaume du Maroc. C'est ce que doivent comprendre les Espagnols. Le peuple marocain est un peuple paisible qui n'a aucun problème avec le peuple espagnol, ni avec l'opinion publique, ni les partis, ni la presse de ce pays. "
Une guerre médiatique aussi
Le Maroc est un pays en guerre, une guerre qu'il n'a jamais voulue. Le Royaume est aussi en guerre médiatique. Le ministre de la Communication ne pouvait occulter les mensonges médiatiques relatifs aux événements de Laâyoune. Les photographies détournées, les enfants de Gaza transformés en gosses sahraouis, un triple meurtre à Casablanca transformé en boucherie dans les provinces du Sud, les fausses informations faisant état de centaines de cadavres jetés sur les trottoirs de Laâyoune ou encore de génocide, dans un amalgame dangereusement volontaire. " Les journalistes espagnols en couverture à Laâyoune n'étaient plus des médiatiques mais des activistes avec un agenda politique. Nous avons laissé faire, pour que le dérapage soit commis et que l'opinion publique internationale soit prise à témoin ", explique Khalid Naciri avant de révéler que la presse espagnole a été de nouveau autorisée à se rendre à Laâyoune. Et ces journalistes-activistes ont repris de plus belle, recherchant à tout prix des cadavres " victimes de la répression des forces d'ordre ".
Guerre médiatique menée sans relâche par Al Jazeera. On s'en souvient, la télévision de Qatar a parlé de génocide au Sahara. Le bureau d'Al Jazeera à Rabat est désormais fermé. " Ce qui n'empêche pas cette télévision de tirer sur le Maroc depuis Doha. Ceux d'Al Jazeera doivent savoir que le Maroc est un exemple, nous au moins nous croyons aux opinions divergentes. Pour moi, le dossier Al Jazeera est définitivement clos ". Ce qui signifie, dans la bouche ministérielle, que cette télévision n'est pas près d'émettre ou de travailler depuis Rabat.
L'opinion publique marocaine a le droit de savoir, avait promis Khalid Naciri. Promesse tenue ou presque. Le porte-parole du gouvernement n'a éludé aucune question, si ce n'est celle relative aux positions à contre-courant de la députée PPS et ex-polisarienne Guejmoula Bent Abbi. Pourquoi avoir laissé le campement de Gdeim Izik prendre autant d'ampleur ? Les services de renseignements marocains ont-ils fait correctement leur travail ? Pourquoi avoir laissé des repris de justice et des séparatistes investir le camp et y prendre le pouvoir ? " Les pouvoirs publics disposaient de toutes les informations nécessaires. N'allez pas croire que les autorités sont, à ce point, naïves et dorment sur leurs deux oreilles. Le gouvernement a suivi minute par minute l'évolution de la situation et trois ministres en particulier étaient en contact permanent : l'Intérieur, les Affaires étrangères et la Communication. Nous avons laissé faire parce que dresser un campement est une forme de protestation dans la culture sahraouie. Nous étions face à deux défis : la gestion de la protestation sur fond de revendications socio-économiques et le respect de la liberté d'expression et de manifestation. Il ne fallait pas mettre en péril la construction démocratique ", fait valoir le ministre de la Communication, auteur d'une lettre ouverte au directeur d'un hebdo de la place qui s'en était pris à la politique de communication de l'Etat.
A Laâyoune, la situation est revenue à la normale, même si les plaies sont encore béantes et le souvenir de ces 12 représentants des forces de l'ordre tués alors qu'ils accomplissaient leur devoir est vivace.