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24 heures seulement après les résultats électoraux, les premières hostilités ont commencé au sein même de la majorité. En mode désaccord profond, le PJD et le RNI ont frisé la rupture. Le leader du parti islamiste s’est empressé samedi de fixer les contours des alliances. « Elles se feront dans le cercle de la majorité gouvernementale et rien d’autre », a décrété Abdelilah Benkirane.
Pour le RNI, le compte n’est pas bon si une telle logique des alliances venait à être respectée. Plus encore, Mezouar revendique la mairie de Tétouan en plus de celles de Rabat et Marrakech tout en s’accrochant bec et ongles à la présidence de la région de Daraâ-Tafilalet.
Face à toutes ces prétentions, c’est un « niet » catégorique de Benkirane qu’a essuyé le SG du Rassemblement national des indépendants.
Convoitée par le Rniste Rachid Talbi Alami, la présidence de la commune de Tétouan est logiquement dans l’escarcelle du parti de la Lampe qui ne veut pas lâcher. Mezouar menace alors de faire alliance ailleurs, comme on ferait des infidélités à son partenaire. La Colombe serait-elle devenue faucon ? « Imaginez. Le RNI était prêt à faire alliance avec l’opposition pour que son candidat devienne maire de Tétouan. Le problème est que ce candidat n’est pas n’importe qui. Il s’agit du président de la Chambre des représentants. Quelle image la majorité aurait-elle renvoyée ? », s’interroge cet allié de la coalition gouvernementale.
Des communiqués cinglants sortent de part et d’autre. Le Rassemblement national des indépendants ne veut se faire dicter une quelconque conduite politique. Le PJD rétorque qu’il est prêt à frapper à la porte de partis nationalistes tout en restant fidèle à son fameux « tout sauf le PAM ».
Selon nos informations, les négociations ont été âpres. Elles ont duré jusque tard dans la nuit de mardi à mercredi pour se poursuivre dans la matinée. Le RNI abandonne la mairie de Tétouan. A quel prix ? On le saura dans les toutes prochaines heures. Quant au PJD, il campe sur ses positions : il compte bien ne pas se départir des mairies de Rabat et de Marrakech, après celles de Fès et de Tanger.
Fini l’union sacrée des formations politiques formant la majorité. Au lendemain du scrutin, les réunions de la majorité n’étaient plus que marchandage pour la présidence de régions, l’enjeu majeur de ces élections. « Benkirane a mis une proposition sur la table : une région pour chaque parti de la coalition, c'est-à-dire le PJD, le MP, le RNI et le PPS, sachant que la famille politique de Nabil Benabdallah n’a demandé aucune région puisque ses résultats ne le lui permettaient pas », indique ce cacique de la coalition au pouvoir.
Une posture que Mezouar n’a pas du tout appréciée. « Au nom de quoi, M. Benkirane se donne-t-il le droit de distribuer des régions aux uns et aux autres ? Cela n’a rien de démocratique ! » s’exclame cette figure du RNI.
Aux premières heures de l’après-midi de ce mercredi 9 septembre, rien n’est acquis, rien n’est joué pour plusieurs présidences de régions tombées dans l’escarcelle de la majorité. Si la présidence de la région de Fès-Meknès sera assurée par Mohand Laenser, le leader haraki –et non pas Mohamed Ouzzine qui l’avait pourtant convoitée- le problème reste encore posé au niveau de Daraâ-Tafilalet et de Souss-Massa. Le Rassemblement national des indépendants, encore lui, ne veut lâcher ni Daraâ-Tafilalet ni Chbaatou. Le PJD, lui, a son candidat qu’il ne compte pas sacrifier, l’ancien ministre Choubani. Quant à Souss-Massa, le parti de la Colombe serait, dit-on, prêt à abandonner ses prétentions. Problème le candidat RNI pour la présidence de cette région est soutenu par un certain Aziz Akhennouch…