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Il faut préciser que parmi les enfants travailleurs, on distingue le travail «acceptable» (léger, s’intégrant dans l’éducation de l’enfant et dans la vie familiale, permettant la scolarisation) et le travail «inacceptable» (trop longtemps, trop jeune, trop dangereux, etc.) ; c’est ce dernier que recouvre généralement la notion de «travail des enfants».
Des chiffres alarmants et une réalité décriée, de par le monde, notamment par les organisations internationales. L’UNICF, pour sa part, lie ce phénomène particulièrement à la pauvreté. Les enfants représentent une proie facile exploitée par les employeurs. De ce fait, on leur offre des emplois parce qu’ils sont plus désarmés et donc bien moins payés. Des vérités confortées par Constance Thomas, directrice du Programme international de l’OIT pour l’abolition du travail des enfants (IPEC). Selon elle, “vulnérables aux violences physiques, psychiques et sexuelles et exposés à des conditions de travail abusives, ces enfants sont souvent éloignés de leur famille, dissimulés des regards extérieurs et deviennent très dépendants de l’employeur”. Avant d’ajouter “La situation de cette frange de la société constitue non seulement une violation grave des droits des enfants mais elle demeure un obstacle à la réalisation d’objectifs nationaux et internationaux de développement”.
Un scénario qui sied au Maroc où le travail des enfants alimente régulièrement les débats. Violence, exploitation, parfois même drames font les choux gras de la presse. La société civile n’a de cesse de dénoncer ce phénomène social et de sensibiliser autant les familles que les autorités publiques sur la nécessité urgente d’entreprendre les mesures adéquates. C’est ainsi qu’un projet de loi criminalisant le travail des enfants a été adopté dernièrement par le Conseil de gouvernement. Certes, il est loin de faire l’unanimité mais c’est déjà un pas de fait comme l’estiment certains responsables. Il faut préciser également qu’un phénomène non moins important vient compliquer la situation. En effet, la déperdition scolaire continue malheureusement à sévir malgré la quasi généralisation de la scolarisation à partir de 6 ans et bon nombre d’enfants en abandonnant l’école constituent un vivier qui alimente le marché du travail. Un véritable cercle vicieux. Un texte sur l’obligation de l’enseignement fondamental existe bel et bien, avec toutes les mesures financières prises pour garder l’enfant à l’école. Quant au Code du travail, il fixe l’âge d’admission au travail à 15 ans révolus. Et il énumère même les travaux interdits aux enfants entre 15 et 18 ans. Le même Code punit d’une amende de 25.000 à 30.000 DH tout employeur qui engage un salarié mineur de moins de 15 ans. La récidive est passible d’une amende portée au double et d’un emprisonnement de 6 jours à 3 mois.
Nul besoin de rappeler par ailleurs que le Maroc a souscrit aux principales conventions internationales en la matière, dont la convention 138 de l’OIT qui interdit le travail des enfants de moins de 15 ans.
Tous les ingrédients sont là afin de mener la lutte contre le travail des enfants, mais l’essentiel fait défaut : une réelle volonté politique voire une application rigoureuse des textes.