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Sur l’exposition collective, Pascale Duval, chargée de communication SEME, a confié à Libé : « Un enchantement pour la centaine d’invités français et marocains qui, outre la qualité et la beauté des œuvres du site, ont tout particulièrement apprécié la simplicité, la gentillesse de Leila Cherkaoui venue spécialement pour eux. Un honneur pour le maire de Tournon Frédéric Sausset, son adjoint Paul Barbary, Moussa Elkhal, initiateur du projet et Mohamed Bentaja, consul général du Maroc à Lyon, se félicitant tour à tour de ce premier rapprochement entre Tournon et le Maroc par le biais de la culture et de sa représentante Leila Cherkaoui. Un événement franco-marocain qui restera inoubliable pour les Tournonais et les milliers de visiteurs venus pour l’occasion, car véritablement, la gastronomie marocaine, la culture présentée à travers la peinture, le souk, le défilé de mode-caftan et la fantasia en auront séduit plus d’un. On n’avait jamais vu ça en plein centre de Tournon. Il convient de saluer tous les acteurs de cet événement et Moussa Elkhal président de l’Association sans qui ce rêve n’aurait jamais pu se réaliser».
Leila Cherkaoui peint des œuvres connotatives qui portent sur une architecture bien fragmentée... Une peinture gestuelle mi-abstraite et mi-concrète qui constitue une invitation à la méditation et à la rêverie. Une inspiration d’un vécu transfiguré par un regard singulier. L’art «fragmentaire et inachevé» de Leila est une quête inquiète vers la perfection du geste et la plénitude intérieure. Dans le travail de cette artiste, le noir et le blanc restent cependant dominants. Le noir, c’est toutes les couleurs. Le blanc rassemble aussi toutes les couleurs en les épurant. Le blanc symbolise la lumière, le noir le silence. Ces deux couleurs sont le symbole même de la méditation. Chacune de ses œuvres est une nouvelle naissance, affirme Abdelkader Mana, anthropologue.
Hariri introduit quant à lui, la trace dans ses œuvres. Elle garde ainsi, au fond de lui-même, cette nostalgie du paradis de l’innocence, cette première découverte inouïe du divin. Au terme de cette plongée initiatique, dans le bain d’une civilisation sémite qui magnifie les symboles et glorifie les mots, on lui apprend que c’est de la parole divine qu’est né le monde. L’artiste n’emprunte des modèles à la nature que pour en faire des motifs purement ornementaux et géométriques. Son travail ne se limite pas seulement à cela. Il reste un travail conceptuel et universel. Sa démarche s’inscrit ainsi dans une modernité ouverte.
Pour sa part, Abderrahmane Ouardane exploite les signes et les symboles qui sont profondément ancrés dans l’imaginaire collectif, remontent spontanément à la surface de l’acte créateur, parce qu’ils constituent une composante essentielle de l’identité culturelle de l’artiste. Comme tout langage chargé d’archétypes ancestraux inconscients, le refoulé tifinagh resurgit spontanément sous le pinceau de l’artiste. Dans une société composite, l’artiste ne peut avoir un référent culturel unique. C’est pourquoi le système symbolique traditionnel est ici transposé dans une esthétique moderne qui bouge. Pour décoder les messages auxquels recourt l’artiste, il faudrait non seulement faire appel à l’interprétation des rêves, mais surtout à l’archéologie des archétypes ancestraux qui tatouent d’une manière indélébile la mémoire. Quant à la peinture de Saïd Raji, elle opère, comme écrivait Mustapha Chebak, dans le cadre d’une fine et harmonieuse synthèse entre abstraction et collage. Les aplats de couleurs et les papiers déchirés se mêlent pour créer une succession de plans dans un espace ponctué d’interstices, simples ouvertures ou brèches de lumière. Les toiles, espaces d’expression de ces plans, ne sont jamais saturées, invitant notre regard «chargé» à l’évasion, à l’apaisement salutaire. Raji joue avec l’ocre jaune, qu’il maîtrise comme personne, il en explore toute la finesse et toute la richesse.