Dans la cadre de la restructuration de l’USFP, le secteur ittihadi de l’enseignement supérieur a tenu à la fin de la semaine dernière son 1er Congrès au siège central du parti à Rabat.
Pour Mohammed Derouich, membre du Bureau politique de l’USFP, la tenue de ce congrès participe de l’engagement de la nouvelle direction de l’USFP concernant la restructuration du parti. Il a vivement critiqué la manière avec laquelle le ministre de l’Enseignement supérieur gère son département, notamment son ingérence dans toutes les affaires aussi futiles soient-elles, alors que sa mission est de traiter les grands dossiers de son département.
Mohammed Derouich qui a présidé les travaux a, par ailleurs, expliqué que l’objectif de ce congrès «constitutif» est de débattre de toutes les problématiques qui ont trait à l’enseignement supérieur et la recherche scientifique qui « nous interpellent tous et nous préoccupent». Le deuxième objectif consiste à élire démocratiquement une direction nationale de ce secteur.
Pour Habib El Malki, président de la Commission administrative, ces travaux constituent une « étape importante » dans le cadre de la dynamique que connait le parti depuis plus d’un an. Laquelle vise à restructurer le parti à tous les niveaux : sections, provinces et régions.
Ce congrès se tient après le « succès » du congrès des femmes ittihadies, a rappelé Habib El Malki en ajoutant que la Commission administrative a décidé, lors de sa 5ème réunion, de tenir le congrès de la Chabiba ittihadia à la fin du mois de mars prochain. « L’objectif de cette dynamique est de faire de l’USFP une puissance organisationnelle dynamique au sein de la société », a-t-il souligné dans son intervention en mettant en valeur l’importance des organisations sectorielles qui « peuvent aider le parti à concevoir et élaborer des politiques publiques alternatives à celles menées par le gouvernement actuel ». Et d’ajouter : «La capacité de mobilisation dépend de l’organisation sectorielle ».
Habib El Malki a, par ailleurs, noté que « l’expérience nous a appris que ce gouvernement ne dispose d’aucun projet de réforme globale. Il improvise en prenant des décisions purement techniques ». En sus de monopoliser la prise de décisions, il « agit avec arrogance » avec tous les partenaires sociaux et les syndicats ainsi qu’avec l’opposition et la société civile.
« On ne peut pas confier nos destins à un Exécutif qui se débat dans une crise de confiance permanente entre ses composantes et qui s’est désengagé de toutes ses prérogatives constitutionnelles contribuant ainsi à l’avortement de la nouvelle Constitution », a précisé Habib El Malki. Et d’ajouter : « Comment avoir confiance en un gouvernement qui a transformé l’action politique en un piètre spectacle et en champ de prosélytisme et de fatwas takirifistes ». «Nous vivons dans une phase historique confuse et volontairement chaotique », a-t-il précisé avant de mettre en garde contre « un soulèvement social qui aura des conséquences graves sur le moyen et le long termes ». « Ce gouvernement menace la stabilité du pays », a-t-il conclu.
Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement supérieur, Abdelkrim Merroun, a critiqué ce qu’il a qualifié d’ « attaque acharnée » contre l’université publique via des projets et des lois que le gouvernement actuel prépare avec acharnement et constance. Il a rappelé que son syndicat a constitué un front national pour contrer cette politique visant l’enseignement supérieur et que l’USFP a été le premier parti politique à y adhérer pour défendre l’université publique.
Il a, par ailleurs, ajouté que le Syndicat national de l’enseignement supérieur a appelé le gouvernement à revoir la loi cadre 00-01 relative à l’organisation de l’enseignement supérieur, dans sa globalité, alors qu’il ne semble disposé à n’amender qu’une seule disposition, à savoir celle afférente au partenariat public-privé, ce qui « va sonner la fin de l’université publique », a-t-il souligné.
Au cours de l’après-midi, les congressistes se sont scindés en trois panels. Le premier d’entre eux a débattu de la problématique de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le deuxième de l’action syndicale alors que le troisième s’est focalisé sur l’action politique.
Après avoir approuvé à l’unanimité les rapports des trois panels ainsi que le rapport final présenté par Moussaoui Ajlaoui, les congressistes ont élu un Conseil national composé de 66 membres. Par la suite, il a été procédé à l’élection des 7 membres du Bureau national du secteur ittihadi de l’enseignement supérieur, alors que les 6 autres membres usfpéites du Bureau national ont été nommés d’office membres du Bureau national du secteur ittihadi de l’enseignement supérieur.
Durant la première réunion du Bureau national du secteur tenue samedi, Jamal Essabbani a été élu coordinateur national de ce secteur.