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C’est ce que suggère l’archéologue Dean Snow, de la Pennsylvania State University, qui s’est penché sur 32 de ces représentations de mains, dont 16 dans la grotte d’El Castillo, en Espagne, 6 dans la grotte de Gargas (Hautes-Pyrénées) et 5 dans la célèbre grotte du Pech Merle (Lot). En se basant - comme l’ont déjà fait, du reste, d’autres chercheurs avant lui - sur l’indice de Manning, qui détermine le sexe d’une personne en fonction du ratio entre taille de l’index et taille de l’annulaire, Snow estime que 75% des mains pariétales sont celles de femmes.
Les artistes dont les œuvres rupestres multimillénaires (notamment les représentations d’animaux) nous émerveillent encore aujourd’hui seraient-ils essentiellement ces femmes du Paléolithique, souvent un peu oubliées dans la littérature (scientifique ou non) ? Si la plupart des hypothèses associent les représentations pariétales à la chasse - activité attribuable, dans l’esprit de la plupart des gens, aux hommes et non aux femmes -, Dean Snow ne se laisse pas arrêter par cet argument. Cela fait d’ailleurs plusieurs années qu’il défend sa théorie.
Il fait en effet valoir que chez les derniers peuples de chasseurs-cueilleurs actuels, si ce sont effectivement les hommes qui chassent, ce sont souvent les femmes qui traitent ensuite le gibier - un travail tout aussi prenant. Elles auraient donc très bien pu être inspirées pour réaliser de telles peintures. Même argument pour le chamanisme, une autre hypothèse pour expliquer les peintures rupestres.
Dans les sociétés tribales d’hier et d’aujourd’hui, les chamans sont souvent des femmes (ou parfois des transsexuels), explique l’archéologue américain Dave Whitley. Reste que cette hypothèse ‘féministe’ pour l’art préhistorique devra être davantage étayée pour convaincre l’ensemble des spécialistes...