Des experts internationaux réunis à Rabat en groupe de réflexion
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Les enjeux sont, en effet, de taille. L’Allemagne a enregistré 1,1 million de demandeurs d’asile en 2015.
Pour sa part, la Turquie est devenue le principal pays d’asile pour les réfugiés syriens (près de 3 millions d’âmes) sans parler du transit de milliers de migrants irréguliers par la Turquie vers la Grèce ou l'Italie via la mer Egée ou la Méditerranée. Le gouvernement d’Ankara a d’ailleurs annoncé avoir dépensé plus de 5,5 milliards de dollars (soit plus de 4,8 milliards d’euros) pour héberger les personnes en quête de protection internationale.
De son côté, le Maroc est passé du statut de pays d'origine de l'immigration à celui de pays de transit et d'accueil d'un nombre croissant de migrants et de réfugiés. L’année dernière près de 20.000 migrants irréguliers ont vu leurs situations administratives régularisées.
Pour répondre à ces questions et à tant d’autres, le German cooperation, le GIZ et The German Marschall Fund of the United States ont réuni un groupe de réflexion dénommé « Intégration Strategy Group » (ISG) regroupant plusieurs experts marocains, allemands et turcs. Objectif : analyser les politiques déjà menées, décortiquer les expériences de chaque pays dans ce domaine et discuter des solutions à même de mieux répondre à la fois aux attentes des migrants et aux besoins des pays d’accueil.
Un travail de réflexion a été ainsi mené sur neuf mois à Berlin et à Istanbul. Il a pris fin mercredi dernier par la réunion de l’Intégration Strategy Group à Rabat et la présentation des conclusions et des réflexions des experts ainsi que leurs débats.
Pour ces derniers, la question de l’intégration des migrants demeure difficile à cerner vu les nombreuses barrières à lever. Tel est le cas de l’absence de perspectives de long terme dans les pays d’accueil, la difficulté d’accéder au marché du travail, la barrière de la langue, la ségrégation entre la population migrante et les autochtones, la discrimination et le racisme, outre les spécificités de chaque pays. Ceux du Maroc ont, dans ce cadre, mis en relief le fait que l’absence de ressources et d’autonomie financière, notamment au niveau local, ainsi que le manque de diversité culturelle au niveau du système éducatif constituent les principaux obstacles qui se dressent devant une meilleure intégration des migrants.
Pour leur part, les experts turcs ont noté l’absence d’un statut clair concernant les migrants, la question du logement et l’inexistence de politiques publiques cohérentes et globales dans ce domaine.
Comment arriver à bout de ces obstacles ? Les experts des trois pays se sont accordés à considérer que la solution passe par l’accès facile et rapide au marché du travail via le renforcement des compétences et des capacités linguistiques des migrants ainsi que par la reconnaissance de leurs diplômes. Des efforts qui exigent, selon eux, l’implication de plusieurs parties, à savoir le secteur privé, les gouvernements, les communes, les médias et les diasporas elles-mêmes.
Mais en attendant que le dossier de l’accès au marché de l’emploi puisse trouver une solution efficiente, les avis continuent à diverger à propos des mesures d’urgence et des priorités à mettre en place pour accueillir ces migrants. Ainsi, si certains experts sont plutôt favorables à un travail d’identification et de comptabilisation de ces migrants, d’autres estiment qu’il faut d’abord mener des campagnes de sensibilisation et d’information auprès des opinions publiques nationales afin de les préparer à mieux accueillir les flux de migrants, alors que d’autres pensent que la priorité doit être accordée aux services de base et d’autres, enfin, prônent plutôt l’intégration économique des migrants afin de les encourager à rester sur place.
Cependant, les experts de l’ISG sont unanimes à considérer que l’intégration des migrants est un processus long et difficile mais ce qui compte le plus pour eux, c’est la volonté de vivre ensemble.