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Ce mardi matin, au siège de l'AMDH, l'ombre de Aïcha Mokhtari n'en finissait pas de planer. « Il ne faut pas que la mort de Aïcha soit vaine. Il ne faut pas qu'elle soit décédée pour rien ». La phrase revient comme une prière chez les activistes qui ont décrété la mobilisation à l'occasion d'une conférence de presse donnée hier. Le mot d'ordre est partout, sur les murs et dans toutes les bouches : « Pour que la mort de Aïcha Mokhtari ne soit pas vaine. Œuvrons pour humaniser les conditions d'octroi de visas aux Marocains ». La condamnation n'est jamais loin. Et ceux et celles de l'Association marocaine des droits humains ne s'en privent pas. Condamnation du « refus criminel de délivrer le visa à la citoyenne Aïcha Mokhtari par le consulat français de Fès, dénonciation de « l'attitude des autorités françaises qui ont appuyé l'attitude du consulat au lieu de corriger l'erreur fatale, colère contre le gouvernement marocain qui a « manqué à son devoir de garantir les droits de la citoyenne Aïcha Mokhtari ».
Et si le droit à la vie -l'un des principes fondamentaux de la Déclaration universelle des droits de l'Homme- est au cœur de la campagne de mobilisation décrétée par l'AMDH, le système de délivrance de visas aux citoyens marocains désirant voyager vers la France est les autres pays occidentaux en général et caractérisé par des conditions dures, aléatoires et humiliantes ».
Une campagne militante et citoyenne va donc être lancée. Plusieurs actions seront donc menées pour briser le silence sur les conditions d'octroi de visas au Maroc et mettre sans cesse en relief les causes véritables du décès de Aïcha Mokhtari. Deux sit-in vont être organisés devant le consulat de France à Fès et l'ambassade de France à Rabat. Un colloque sur les droits humains et la hogra du visa est également à l'ordre du jour. Les défenseurs des droits humains comptent aussi adresser des lettres au président français Nicolas Sarkozy et au premier ministre Abbas El Fassi. Une pétition est enfin au programme pour inviter toutes les organisations démocratiques à joindre ce combat.