Pour les animaux sauvages, hygiène ne rime pas forcément avec sécurité


Libé
Vendredi 1 Novembre 2013

Pour les animaux sauvages, hygiène ne rime pas forcément avec sécurité
Si les animaux domestiques et de compagnie semblent nourrir une certaine aversion pour les endroits sales quand il s'agit de se nourrir ou de se reposer, il n'en est pas de même pour les animaux sauvages. C'est ce qu'ont constaté des scientifiques de l'Université d'Edimbourg et de l'Université de Santa Cruz en étudiant le comportement de deux espèces de souris sauvages.
Après avoir capturé des spécimens de ces rongeurs vivant dans les zones forestières de Virginie, les chercheurs les ont placés pendant quelques heures dans une boîte où ces animaux avaient la possibilité de se placer soit à proximité de crottes d'autres souris, soit à distance de ces déjections. Une autre expérience, similaire, laissait aux souris le choix entre des matériaux de nidification ("litière") propres ou sales. Les scientifiques ont alors constaté que ces animaux préfèrent vivre (manger, dormir...) près des fientes (ou dans la litière usagée), sans se soucier des risques accrus de contracter des parasites. Un comportement qui contraste avec celui des animaux domestiques, mais qui pourrait s'expliquer par les contraintes de la survie en milieu naturel, où profiter des opportunités alimentaires et échapper aux prédateurs sont des obligations constantes, estiment les chercheurs.
Les espèces vivant sous le giron de l’homme bénéficient d’une nourriture abondante et d’une grande sécurité, et peuvent donc se permettre de faire la fine bouche quant à l’endroit où elles mangent et dorment. Celles vivant en liberté doivent elles privilégier leur sécurité immédiate.  "Les animaux domestiques évitent généralement les excréments pour réduire le risque d'infection parasitaire, mais cette étude montre que les animaux sauvages sont plus préoccupés par le risque de famine que par les ‘bonnes manières à table’, et profitent de toute opportunité de se nourrir", explique le Dr Patrick Walsh, de l'Ecole des sciences biologiques de l’Université d’Edimbourg, un des auteurs de l’étude. "Ils peuvent même associer les déjections à la sécurité : un endroit où d’autres souris ont vécu assez longtemps pour y nicher et y faire leurs besoins est probablement [jugé] assez sûr, et vaut le risque de contracter une maladie. Tour ceci nous aide à comprendre comment les maladies se propagent dans le monde naturel", conclut ainsi le scientifique.


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