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Faut-il prendre cette menace au sérieux? «Non», nous a répondu Abdellah Rami, spécialiste des mouvements islamistes qui pense qu’on ne peut pas parler d’une menace directe de Daech. «Le Royaume ne constitue pas une vraie cible. Notre pays ne fait pas partie de la coalition internationale contre Daech et ne participe aucunement aux opérations militaires en Syrie ou en Iraq. Le vrai problème aujourd’hui, ce sont les loups solitaires qui se réclament de Daech et qui sont hors de tout contrôle. Et l’Etat islamique mise plus sur ceux-ci que sur ses propres combattants comme l’avait fait Al-Qaïda auparavant». Et de préciser : «Ces loups solitaires n’ont pas besoin de consignes directes puisqu’ils ont l’aval de l’EI via les fatwas et les appels au djihad et qu’ils n’ont nullement besoin de formation puisqu’ils ont la possibilité de s’informer sur le mode de fabrication des bombes artisanales via Internet. Le danger réside donc dans le fait que ces personnes ne sont pas connues des services de police».
Les chiffres d’Interpol sont-ils valables? «Ce sont des chiffres officiels émanant d’une institution officielle et qu’ils n’ont rien d’excessif. Le nombre des mis en cause est probablement plus important puisqu’il s’agit d’éléments d’une organisation transnationale dont la grande partie vit et circule hors des radars des services de sécurité», nous a indiqué notre source. Et de poursuivre : «Certaines estimations évoquent 10.000 personnes si l’on ajoute les combattants de nationalité syrienne et irakienne qui ont quitté les zones de combat via la migration irrégulière ou l’asile sans parler des pro-Daech qui constituent des réseaux dormants en Europe, en Asie ou dans plusieurs pays arabes ».
Cependant, Abdellah Rami estime que le nombre de jeunes enrôlés par l’organisation terroriste est en chute libre depuis 2013 à cause de la guerre déclarée contre Daech et des mutations survenues sur le terrain. «Avant 2013, Daech recrutait à tour de bras grâce à la complicité de plusieurs pays qui avaient facilité la circulation de ses recrues à travers les frontières et avaient relayé les appels au djihad lancés par certains prêcheurs ou lors de certains congrès d’oulémas». Et d’expliquer : «Mais les choses ont vite changé. La réalité du terrain a obligé plusieurs pays à revoir leur approche et leur optique. Ainsi, ils sont passés d’une confrontation avec le régime syrien à la lutte contre les djihadistes. Et du coup, de nouvelles mesures et dispositions sécuritaires plus rigoureuses ont été mises en place permettant le resserrement de l’étau autour des nouvelles recrues de Daech qui n’ont plus la liberté de mouvement qu’elles avaient auparavant. Pourtant, tous les pays n’ont pas réagi avec la même vigueur puisque chacun d’entre eux a ses propres calculs politiques et géostratégiques. Tel est le cas de la Turquie et de certains pays du Golfe qui nouent et dénouent leurs alliances avec ces groupes terroristes selon leurs propres intérêts et les rapports de force sur le terrain ».
Concernant le nombre de jeunes Marocains embrigadés par l’Etat islamique, notre source nous a indiqué que leur nombre est également en baisse et que le recrutement passe, à présent, via Internet. «Les réseaux sociaux ont pris le pas sur les recruteurs issus des coordinations des salafistes djihadistes ou des anciens éléments d’Al-Qaïda. Cela n’empêche pas, pour autant, l’existence de recruteurs. Il s’agit en grande partie de ceux qui n’ont pas encore été identifiés par les services de sécurité marocains et qui agissent dans la discrétion la plus totale», nous a-t-elle expliqué. Et de préciser: «Les chiffres officiels parlent de 1.500 à 2.000 combattants marocains dans les rangs de Daech mais l’analyse de ces statistiques doit intégrer le fait qu’il y a beaucoup de nos jeunes qui sont décédés sur le terrain des combats et ceux qui ont quitté les rangs de Deach». Une tendance appelée à perdurer encore puisque Daech perd aujourd’hui du terrain en Syrie et en Iraq. «Le Daech de 2012 n’est plus celui de 2016. Sa légitimité et sa force sont de plus en plus remises en cause. Les frappes aériennes de la coalition internationale ont bouleversé les cartes dans la région. Même la machine de propagande de l’Etat islamique s’est grippée dernièrement», a conclu notre expert.