Les partis se doivent de présenter des candidats qui adhèrent à leurs convictions
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Les partis politiques porteurs de programmes se doivent de présenter aux électeurs les candidats qui adhèrent à leurs convictions et sont les mieux outillés. en compétences gestionnaires pour mettre en œuvre leurs visions.
Le choix du candidat par un parti politique est une opération toujours complexe ; elle doit allier fidélité aux valeurs communes, capacité à convaincre les électeurs, qualités intellectuelles et opérationnelles.
Le Maroc est un pays à la démocratie en construction. Confrontée aux réalités du terrain, la démarche exposée ci-dessus, connaît quelques adaptations.
Le mode de gouvernance, caractérisé par une interpénétration des compétences, le mode de scrutin et le découpage électoral n’ont permis à aucun parti politique de dégager une majorité claire autour de choix économiques et sociaux bien identifiés.
La prudence des partis politiques à s’engager dans des promesses chiffrées, estimant qu’ils n’ont ni la majorité, ni les moyens opérationnels pour les atteindre, a réduit considérablement l’attrait des programmes pour les électeurs. Ceux-ci voient défiler des séries de bonnes intentions où les termes de démocratie, bien-être, justice sociale se retrouvent partout, faisant de notre pays un espace qui a transcendé les clivages de gauche et de droite, les différences entre les politiques économiques et de répartition.
Ce système a favorisé la mise en place de véritables professionnels des élections, sans vision ni programme, qui disposent de beaucoup de moyens et se baladent entre les partis qui voudront les accueillir. Même au sein des partis historiques, la balance a objectivement penché en faveur des cadres ayant plus de chances de remporter les sièges que les cadres les mieux formés.
Aussi ne faut-il pas s’étonner que souvent des partis politiques choisissent parmi leurs cadres non élus leurs représentants au sein de l’Exécutif, dans un étrange partage des rôles pour une démocratie entre ceux qui sont appelés à remporter des sièges et ceux et celles qui sont appelés à mettre en exécution les programmes. On peut aisément comprendre que l’image de parlementaire en prenne un coup.
La nouvelle Constitution a mis en place un certain nombre de garde-fous qui devraient en principe améliorer le rendu du système. La responsabilité du Premier ministre devant le Parlement l’oblige d’abord à présenter un programme et non une déclaration d’intention. Ce programme sera le dénominateur commun de la majorité qui le soutient et un repère pour l’opposition pour juger l’action du gouvernement.
Le parlementaire à qui il est désormais interdit la pratique du nomadisme, à la limite compréhensible en absence d’enjeux, devrait porter une attention particulière aux programmes pour ne pas se retrouver en train de voter pour des mesures en désaccord avec ses choix.
Il doit être à même d’être un faiseur de lois, un contrôleur et un auditeur des politiques publiques. Ce qui normalement devrait en dissuader plus d’un à se présenter si la formation lui fait défaut.
Faut-il croire qu’en présentant des programmes et des candidats acceptables, les partis politiques ont entièrement rempli leur rôle ?
La nouvelle phase pour gagner en crédibilité doit faire ressortir des programmes qui interpellent l’électeur dans ses centres d’intérêt à lui : emploi, habitat, enseignement, santé, retraite. Les propositions doivent être accompagnées de chiffres de préférence. Les déclarations de principes doivent venir en introduction et non pas constituer le corps du texte. Prenons comme exemple les politiques sociales qui, il ne faut pas en douter, seront un point majeur des débats futurs. Faut-il porter le débat sur les formes de solidarité existantes dans les différentes conceptions politiques ou aller plus en avant et dire combien d’emplois on peut créer, à quelle formation on peut tendre, quelle couverture médicale assurer et à combien de gens, combien de logements construire et comment assurer à la population une vieillesse digne ? Bien évidemment en précisant les modalités de financement de chaque politique. Ce n’est que de cette manière que l’on rendra ses lettres de noblesse à la politique et que l’on crédibilisera la démocratie.