Poulet de chair, dinde et œufs Une flambée des prix des produits avicoles pointe à l’horizon

La seconde vague de chaleur qui a débuté jeudi dernier et persiste jusqu’à présent aura, sûrement, des répercutions sur le secteur avicole. C’est ce qu’on peut déduire des différentes déclarations des professionnels du secteur que nous avons contactés. 

Pour ceux qui l’ont déjà oublié, les températures caniculaires qu’avait connues le Royaume entre le 25 et le 28 juin dernier avaient occasionné des pertes de 12% (131 millions de DH) dans le secteur avicole au niveau national, ce qui s’est répercuté sur les prix de revient de ces produits qui ont fortement augmenté avant d’enregistrer une légère baisse.

 En réaction à cette nouvelle donne, les responsables du secteur avaient rassuré les consommateurs en annonçant que les prix du poulet de chair et des œufs allaient revenir à la normale et se stabiliser par la suite. Chose qui n’a pas eu lieu. La raison : les producteurs qui envisageaient de récupérer quelques marges perdues à cause de la canicule, se sont trouvés face à une seconde vague de chaleur touchant et leurs marges et  les régions à forte concentration d’activités avicoles. Pour Abderrahmane Riadi, secrétaire général de l’Association des producteurs des viandes de volailles, n’a pas écarté la possibilité d’une nouvelle flambée des prix. Parmi les raisons qu’il a invoquées figurent la possibilité d’une chute des performances zootechniques de production, notamment des pertes de poids estimées entre 25 et 35% pour les poulets, et entre 10 et 15% pour les dindes,  la baisse du taux d’éclosion des œufs mis en incubation et les ventes anticipées auxquelles recourent certains éleveurs qui provoquent un diminution de l’offre et, partant,  des  hausses des prix.

Selon M. Riadi, les aviculteurs ont été surpris par la première vague de canicule qui avait occasionné des pertes importantes. «Nous avons été surpris par la première canicule et tous les équipements qui manquaient  d’entretien sont tombés en panne pendant cette période ». Il nous a néanmoins assuré que la nouvelle vague de chaleur n’aura pas les mêmes répercussions sur la production que la première pour plusieurs raisons. Selon lui, les régions à forte concentration d’élevages avicoles, notamment la côte atlantique, ont été préservées de la récente canicule, sauf ces deux dernières journées. 

Pour sa part, Abdalilah Koraichi de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole nous a déclaré que les régions les plus touchées par cette dernière montée de chaleur sont, en l’occurrence, le  Sud, le Saiss, et l’Oriental. Ce qui peut causer des hausses des prix au niveau de ces régions. 

A quelques jours du Ramadan, les consommateurs risquent donc d’être confrontés à une situation difficile. Une chose est sûre:  le prix des œufs va augmenter dans des proportions notables. 

A rappeler que le ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime avait déclaré qu’en ce qui concerne les produits carnés,  l’approvisionnement pour le mois de Ramadan sera assuré. A ce propos, il avait annoncé que l’offre  de viandes blanches et d’œufs affiche une disponibilité de 508 millions d’unités pour une demande de 470 millions d’unités. Selon plusieurs sources concordantes, il ne semble pas avoir pris compte ni des aléas climatiques et de leurs incidences sur la production, ni de la volonté des producteurs d’éponger les lourdes pertes qu’ils ont enregistrées dernièrement.