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Avocate d'affaires aux Etats-Unis, ministre de l'Economie en France sous Nicolas Sarkozy: cette fille d'enseignants et mère de deux fils s'est frayée en dix ans un chemin vers ces hauts lieux du pouvoir mondial où les femmes ne sont pas légion.
Sa popularité est aujourd'hui au zénith en France où certains lui prêtaient de hautes ambitions politiques. L'intéressée a balayé ces rumeurs en se disant davantage "ouverte" à un deuxième mandat à la tête du Fonds monétaire international.
A quelques jours de son soixantième anniversaire, Mme Lagarde vient toutefois de recevoir un cadeau empoisonné qui pourrait contrecarrer ses plans: son renvoi devant la justice dans l'affaire de l'arbitrage Tapie-Crédit Lyonnais, qui remonte à l'époque où elle était ministre de l'Economie en France.
C'est loin d'être son premier défi. Propulsée en juillet 2011 à la tête du FMI et de ses 188 Etats-membres, l'ex-ministre a dû patiemment redorer le blason d'une institution traumatisée par la démission fracassante de Dominique Strauss-Kahn sur fond de scandale sexuel.
Offrant le visage plus consensuel d'une femme végétarienne à l'allure sportive et à la chevelure argentée, elle a également dû défendre l'action du FMI en Grèce ou en Ukraine et n'a pas hésité à prodiguer des recommandations fermes aux très puissantes banques centrales américaines et européennes.
Franc-parler
Les Etats-Unis occupent une place à part dans sa carrière. C'est là qu'elle part étudier pendant un an et c'est également outre-Atlantique, des années plus tard, qu'elle prendra la présidence du cabinet d'avocats Baker & McKenzie avant d'être remarquée par la droite française.
Débauchée en 2005, elle deviendra en 2007 la première femme à diriger le ministère de l'Economie en France où elle signera un record de longévité en y restant jusqu'en 2011.
Son adaptation n'a pas été sans heurts. En 2005, pour sa première entrée dans un gouvernement au portefeuille du Commerce extérieur, elle juge le code du travail français "compliqué" et "lourd", suscitant un tollé.
A la tête de Bercy deux ans plus tard, en pleine flambée des prix des carburants, elle appelle les Français à "utiliser leur bicyclette", contribuant à forger d'elle l'image d'une femme parfois en décalage avec la réalité.
Son arrivée à la tête du FMI n'aura pas raison de son franc-parler. Elle provoquera ainsi un tollé en appelant au printemps 2012 les Grecs, essorés par les plans d'austérité, à payer tous "leurs impôts".
Mme Lagarde n'a pas non plus hésité à froisser ses anciens partenaires européens, en les appelant à recapitaliser leurs banques "d'urgence" ou, aujourd'hui, en les exhortant à alléger la dette grecque.
En interne, la dirigeante a également dû batailler pour convertir peu à peu le FMI, gardien de l'orthodoxie budgétaire, au combat pour l'égalité des sexes, contre les inégalités sociales et le réchauffement climatique.
Tranchant une nouvelle fois avec l'unanimisme ambiant, elle a d'ailleurs, après le récent accord sur le climat de Paris, exhorté la communauté internationale à "passer de la parole aux actes".
Son bilan au FMI s'est par ailleurs récemment enrichi de deux succès majeurs: la reconnaissance du yuan chinois comme monnaie de référence et, surtout, le déblocage d'une réforme de la gouvernance du FMI pour laquelle elle s'était dite prête à exécuter une "danse du ventre".
Résultat: certains pays émergents, pourtant très remontés contre la surreprésentation des Occidentaux au sein du FMI, lui rendent hommage.
Le fond de sa pensée économique reste toutefois difficile à cerner, d'autant qu'elle a dû accompagner le lent et tortueux aggiornamento du FMI sur l'austérité.
Du temps où elle était ministre en France, ses détracteurs assuraient que la politique économique de la France était bien davantage façonnée à la présidence qu'à son ministère.
Ces attaques, Mme Lagarde, qui peut être aussi affable en privé que ferme sur la scène publique, les a souvent mises sur le compte du sexisme dans les lieux de pouvoirs.
Lors d'un entretien au début de sa carrière dans un grand cabinet d'avocats français, son interlocuteur la prévient qu'elle ne sera jamais promue au rang d'associée. "J'ai demandé +et pourquoi ça?+. Ils m'ont dit +parce que vous êtes une femme", racontait-elle récemment, rapporte l’AFP.