Plus de 5000 personnes ont déjà signé la pétition pour la réouverture des frontières

5340 personnes ont déjà signé la pétition appelant à  « la réouverture immédiate des frontières entre l’Algérie et le Maroc, pour un Maghreb uni, fort et prospère », une initiative citoyenne lancée par un groupe d’amis qui rêvent de réconciliation. Des artistes, journalistes, médecins, ingénieurs  qui, regroupés autour de Abdelrhni Bensaïd, ont choisi de se mobiliser autour d’un projet fou, celui de voir deux peuples, algérien et marocain,  ne plus se tourner le dos et se tendre la main. Au commencement donc, 7 amis animés d’une immense foi de charbonnier, rêvant à l’impossible parce que réalistes  et suffisamment volontaires pour lancer une initiative « citoyenne et populaire en faveur de l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie ». Dans cet élan de mobilisation un site web dédié à l’ouverture des frontières est inauguré (www.maroc-algérie.com) en même temps qu’une pétition sous forme d’appel qui a été mise en ligne. “Tous ensemble pour la réouverture des frontières maroco-algériennes”, l’initiative qui a recueilli des signataires du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, d’Espagne, de France, de Belgique et des Etats-Unis, appelle à un engagement fort pour que les familles séparées depuis 1994 puissent retraverser cette frontière fermée de manière unilatérale par l’Algérie.
Un appel  lancé d’abord par des citoyens marocains et algériens mais aussi par des Méditerranéens, des hommes et des femmes “soucieux de l’avenir de cette région d’Afrique du Nord et ayant fait avec réalisme et objectivité le triste constat du gâchis économique, social et culturel engendré par tant d’années d’incompréhensions, par la séparation de familles entières, de frères depuis toujours, d’amis proches et de voisins », peut-on lire dans cet appel désormais sur la Toile.
Au programme, une conférence et un sit-in
Au cœur de cette initiative, Abdelrhni Bensaïd, une figure connue dans le milieu artistique au Maroc.  L’homme est formel : cette action procède de la citoyenneté et n’a reçu aucun soutien des pouvoirs publics qui, d’ailleurs, n’ont pas été sollicités. « Notre initiative est avant tout populaire. Elle s’inscrit dans ce qu’on pourrait appeler la diplomatie citoyenne. Notre action est parallèle à celle de la diplomatie officielle menée par les responsables marocains, elle la complète. Nous partageons les  objectifs mais chacun agit selon ses propres moyens et son agenda. Ce qui est extraordinaire dans ce genre d’initiative, c’est qu’elle donne la parole aux citoyens, d’habitude mis à l’écart de la résolution de ces crises », expliquait-il dans une interview publiée lundi 4 mai par nos confrères du « Soir ».
Et si l’ouverture des frontières algéro-marocaines est le cœur palpitant de cette initiative,  l’avenir des grands ensembles, du Maghreb à l’Union pour la Méditerranée, s’inscrit en filigrane de cette action. D’ailleurs, les initiateurs de l’appel vont organiser dans les toutes prochaines semaines une conférence ayant pour thème l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, un gage d’avenir prometteur pour les peuples du Maghreb. Ceux du comité d’organisation ne comptent pas s’en tenir là. Au programme également, l’organisation d’une marche ou d’un sit-in pour la réouverture des frontières entre Rabat et Alger.
Ne pas évoquer les sujets qui fâchent, en particulier la question du Sahara, est une ligne de conduite que se sont fixé ceux de l’Appel pour la réouverture des frontières. « Ouvrons les frontières dans un premier temps. C’est ensuite aux responsables de trouver des solutions aux sujets de tensions », conclut A. Bensaïd.