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Khaled Rahmouni, membre du secrétariat général du PJD, s’en est pris à la position du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération chapeauté par son confère au parti, Saadeddine El Othmani, en ce qui concerne les événements survenus en Egypte depuis le 30 juin dernier.
Ce membre dirigeant du parti islamiste a, vertement, critiqué, dans des déclarations à la presse, le dernier communiqué du MAEC dans lequel «le Royaume du Maroc, qui présente ses condoléances à l'ensemble du peuple égyptien, réitère son appel à faire prévaloir l'intérêt national et à s'attacher aux valeurs du dialogue et de la démocratie et à déployer tous les efforts pour éviter qu'il y ait davantage de victimes ».
Selon Khaled Rahmouni, la position exprimée par le MAEC est «marquée par le flottement, l’hésitation ». Et le même dirigeant de forcer la dose en exhortant le MAEC à s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre Etat et en appelant l’ambassadeur égyptien accrédité à Rabat à « protester contre les crimes », selon ses dires, commis par l’armée égyptienne contre les dirigeants des Frères musulmans et leurs partisans.
Manar Selimi, président du Centre maghrébin des études sécuritaires et analyses des politiques, précise que dans plusieurs dossiers et affaires, les militants du PJD ne dressent pas de ligne de démarcation entre les affaires de l’Etat et celles du parti et croient que leurs ministres représentent le parti au gouvernement, et par conséquent, leurs décisions et positions doivent s’aligner sur celles du parti. « C’est une erreur grave », commente Manar Selimi dans une déclaration à « Libé ».
Il note, à juste titre, que même dans les pays démocratiques tels que la France, les affaires étrangères sont un « domaine réservé », et partant « toutes les décisions dans ce domaine sont prises en fonction des intérêts de l’Etat et d’une lecture rationnelle de la réalité internationale et de ses changements et non en fonction des sentiments des militants du parti. On a vu les réactions des grandes puissances mondiales comme les Etats-Unis et l’Union européenne. Ils ont pris des positions équilibrées et prudentes, et non pas des positions sentimentales ».
« Il paraît que les dirigeants du PJD ne font pas la distinction entre les affaires de l’Etat et l’idéologie du parti », martèle-t-il. Cela montre également, selon Manar Selimi, que « le canal de communication fait défaut» et qu’il y a « un problème de leadership » au sein du parti islamiste, ce qui explique les divergences des points de vue entre les dirigeants de ce parti. Il a évoqué également des problématiques concernant les déclarations du chef du gouvernement faites parfois devant les membres des instances dirigeantes du parti et devant ses militants et relatées par la presse. « Cela sème la confusion chez les Marocains, car ils ne savent pas s’il s’agit d’un point de vue du gouvernement ou du point de vue d’un militant ».