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D’emblée, elle y a affirmé que sa démission est intervenue suite à la polémique suscitée lors de la 20ème session du Conseil académique de la Rabita par ses « propos exprimés à titre strictement personnel » lors d’une conférence universitaire de présentation de l’ouvrage collectif sur l’héritage et rapportés par la presse. « Devant une telle pression, j’ai été contrainte de présenter ma démission en raison des divergences portant sur l’approche de l’égalité femmes-hommes au sein du référentiel religieux », a-t-elle expliqué.
S’adressant à ses calomniateurs et à ses détracteurs, elle a rappelé que « son action, à titre bénévole au sein de la Rabita, pendant près de dix ans n’avait d’autre ambition que de servir mon pays et de promouvoir cette troisième voie, celui d’un islam apaisé, contextualisé et en phase avec les valeurs humanistes universelles compatibles avec nos valeurs culturelles » et « la défense des droits légitimes des femmes et la marche irréversible du Maroc vers la modernité », tout en restant fidèle aux valeurs et aux constances du Royaume.
Pour elle, l’Islam demeure « un référentiel incontournable et tel que clairement stipulé dans notre Constitution » et « ne saurait être ni une barrière ni un obstacle pour l’émancipation dans la justice et l’égalité en droits ». Et de poursuivre : « J’ai toujours prôné une lecture progressiste, réformiste et dépolitisée pour opérer une nouvelle approche de la question des femmes dans l’Islam. C’est l’action que j’ai toujours menée à travers la déconstruction des lectures rigoristes et patriarcales, notamment à travers mes différents ouvrages et au sein du Centre d’études féminines, qui est devenu un espace de référence dans la réforme du champ religieux initié par la plus haute autorité politique du pays ».
Son Islam, a-t-elle poursuivi, « est nourri et porté par la majorité des composantes de notre Nation. Il est celui du consensus national, du compromis, de l’Islam du juste milieu, celui qui a permis à notre pays d’évoluer sereinement et lucidement vers la modernité».
«J’ai pris donc mes responsabilités. Et comme je l’ai dit dans mon post : « une étape est terminée». Je poursuivrai sereinement et librement mon engagement », a conclu en substance, cette femme de convictions et engagée dans la réflexion sur la problématique du genre en Islam. Fille d'Ahmed Lamrabet, exilé politique condamné à mort et ami de Mehdi Ben Barka, Asma a suivi les pas de son père et passé ses jeunes années en France, au Liban et en Algérie, tout en demeurant constamment connectée avec sa culture musulmane. Médecin qui a fait du bénévolat et pratiqué tant à l’étranger qu’au Maroc, elle a choisi de lier la réflexion à l’action et d’articuler son travail autour d’une relecture des textes sacrés qui déconstruit les préjugés sexistes transcrits dans la tradition musulmane et qui démontre que la plupart de ces interprétations se sont construites à la marge du texte sacré voire à son encontre. Un travail qui est à la fois passionnant, mais aussi ardu et polémique. Combattu par les rigoristes de tous bords, il n’a cessé de créer les salutaires remous qui ont réveillé les consciences et aiguisé la lutte des femmes pour une égalité qui est inscrite dans cet Islam des Lumières dont nous appelons tous le retour de tous nos vœux, mais il a aussi rendu ses adversaires encore plus hargneux et agressifs qu’ils ne le sont de nature. Ils lui ont donc tenu la dragée haute lors de la dernière session du Conseil académique de la Rabita, lui signifiant qu’il ne pourrait y avoir cohabitation dans la même institution entre Lumières et Ténèbres, entre progrès et décadence et entre esprits éclairés et obscurantistes. Elle a préféré non pas jeter l’éponge comme ils l’espéraient, mais leur claquer la porte au nez pour continuer un combat qui est celui de la majorité écrasante des Marocains et notamment de la gent féminine qui représente la moitié de la population de ce pays qui a toujours prôné l’Islam du juste milieu.
Conscient des enjeux que représente le combat d’Asma Lemrabet, plusieurs personnalités et nombre d’intellectuels et d’organisations de la société civile l’ont d’ailleurs soutenue dont le Mouvement Damir. Lequel a appelé à l’organisation d’une campagne de soutien à Asma Lemrabet qui est visée par «une campagne d’apostasie et d’incitation» à la haine, tout en souhaitant l’ouverture d’un débat serein sur l’héritage en vue de garantir l’égalité.
Damir a également appelé à « l’humanisation du fiqh en tant que nécessité sociale pour qu’il puisse accompagner la dynamique sociétale et s’ouvrir sur les principes d’égalité, de démocratie et d’équité tels que stipulés par la Constitution».
Ce qui est grave, selon ce mouvement, c’est que la dispense et l’interdiction en matière d’exégèse permettront «au courant fondamentaliste d’accroître sa mainmise sur la société et renforcer son infiltration dans les rouages de l’Etat, ce qui serait de nature à conduire le pays vers la sédition».
Il convient de signaler que plusieurs intellectuels marocains avaient signé la semaine dernière une pétition appelant à faire cesser la discrimination que subissent les femmes au Maroc en matière d’héritage. Ils ont également appelé à l'abrogation de la règle successorale du ta'sib inscrite dans le Code de la famille mais qui ne figure nullement dans le Livre Saint.