Penser au mouton de l’Aïd en plein Ramadan

La putréfaction de la viande du mouton expliquée par le CRPOS


Chady Chaabi
Samedi 9 Juin 2018

Par voie de communiqué, les membres du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’officine du Sud (CRPOS) ont tenu à dissiper toute éventuelle mésentente pouvant résulter des récentes mesures de vigilance mises en place par le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, conséquemment aux conclusions de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ayant trait à la problématique de la putréfaction de la viande de mouton, observée à l’occasion de l’Aïd El Kébir de l’an dernier.
Si la mesure intimant aux pharmaciens, en cas de constat de demandes anormales ou excessives en produits pharmaceutiques, d’aviser les services de l’ONSSA qui prendront les mesures nécessaires, n’a souffert d’aucune contestation, c’est moins le cas pour d’autres.
En premier lieu, alors que le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens a demandé à l’ensemble de ses membres de ne délivrer aucun médicament vétérinaire, en l’occurrence les anti-inflammatoires, sans ordonnance, le CRPOS a, pour sa part, rappelé dans son communiqué que « les médicaments vétérinaires ne sont quasiment plus dispensés par les pharmaciens d’officine ». Une situation dont l’explication trouve son origine, selon lui, dans le cumul des vétérinaires, à la fois, de la vente et de la prescription des médicaments vétérinaires.
Concernant la seconde mesure instaurée, comprenant le contrôle et le suivi de l’ensemble des fortifiants (produits énergisants) et des contraceptifs féminins délivrés, le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’officine a également tenu à faire le distinguo, car les anabolisants ne sont vendus en pharmacie qu’à titre exceptionnel, et qu’en réalité, cette situation est principalement due à «certains éleveurs et revendeurs sans scrupules qui se procurent les anabolisants et les médicaments à usage vétérinaire en dehors du circuit légal, comme dans les souks hebdomadaires notamment ». Et d’enchaîner en soulignant que les pharmaciens d’officine « ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsables du mésusage dont les contraceptifs oraux font l’objet, car la vente de ces médicaments se fait généralement à l’unité ».
En somme, via cette communication, le Conseil régional des pharmaciens d’officine du Sud et ses membres espèrent ainsi se prémunir de toute implication dans le scandale des viandes purifiées. Evidemment, il déplore cette situation et les graves conséquences qui en résultent, tout en exhortant l’ensemble de ses membres à redoubler de vigilance et à sensibiliser les éleveurs pour éviter tout acte malveillant pouvant avoir des conséquences néfastes sur la santé des citoyens. Néanmoins, de son point de vue, c’est essentiellement le défaut de maîtrise du circuit des médicaments vétérinaires qui est en cause.
Pour rappel, corollairement aux 700 plaintes liées à la coloration et à la putréfaction des viandes de moutons, reçues par l’ONSSA, l’an dernier, l’étude menée par l’Office a expliqué, lors de la réunion qui s’est tenue le 1er du mois courant au sein du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, la dégradation de la viande observée par le recours de certains éleveurs et autres revendeurs à une alimentation inappropriée dont la fiente de volaille, les anti-inflammatoires à usage vétérinaire ainsi que des anabolisants et contraceptifs oraux. Un cocktail dont les effets auraient été amplifiés par les fortes chaleurs combinées aux mauvaises conditions de conservation des carcasses des animaux.
Par ailleurs, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch, a également mis en place de nouvelles mesures dans la filière avicole liées au contrôle de la commercialisation des fientes de volailles ainsi qu’à leur  traçabilité. Cette opération qui devrait être menée conjointement par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole et l’ONSSA aura pour objectif d’éviter le détournement de leur utilisation dans les aliments servis au bétail, en interdisant à tout chargement de volailles de quitter la ferme sans autorisation de l’ONSSA.  


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