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Cependant les betteraviers se plaignent. L’une des raisons de leur calvaire, c’est leur association (APBD) qu’ils considèrent comme une charge supplémentaire injustifiée car elle leur soustrait 2 dirhams par tonne. Avec 1,1 million de tonnes de production prévus cette année, les revenus de l’association s’élèveront à 2,2 millions de dirhams, (montant largement supérieur au budget annuel de certaines communes). En revanche, selon les fellahs, aucune action concrète n’a été entreprise en faveur du secteur. Quant à l’argent raflé par l’association et ce depuis sa création en 1978 pour aider, en principe, ses adhérents (malgré eux) à défendre leurs intérêts et orienter leurs activités dans le domaine de la culture de la betterave sucrière, son sort reste indéterminé. Selon l’APBD « l’adhésion des agriculteurs est justifiée par le fait que toutes les opérations menées par l’association profitent à l’ensemble de l’activité. Il est donc normal que tout le monde mette la main à la pâte, d’ailleurs tout est précisé dans les statuts de l’association ».
Abdenbi pratique cette culture depuis des décennies, et chaque année, après la campagne, il décide que ce serait la dernière. Pourtant faute de moyens et d’alternatives, au début de la saison agricole, il se voit contraint de semer la betterave. Car semences, engrais, frais d’arrosage, transport de la marchandise vers la manufacture, cotisation versée à l’association des producteurs de betterave, tous ces frais sont assurés par l’usine de Cosumar et soustraits par la suite lors de la vente, à la source, du montant dû. Tout compte fait, Abdenbi repart presque les mains vides du fait qu’il a d’autres charges à honorer: location des betteravières, ouvriers agricoles…. Après vérification de la fiche de l’état de ces opérations avec l’usine précitée, il relève les constatations suivantes : les quantités des produits fournis par l’usine ne sont pas mentionnées ; le prix des semences est non vérifiable car elles ne circulent pas sur le marché ; le prix des engrais est supérieur de 15% au prix connu.
Quant au prix de la betterave vendue, il est tributaire du pourcentage du sucre contenu dans la plante. En général, ce taux varie entre 10 et 18%. Terre végétale, eau d’irrigation sont les mêmes. A signaler qu’une toute petite minorité d’agriculteurs dépasse les 13%. L’usine se charge de faire des analyses de sucre dans la plante, et de faire la pesée de la marchandise. Les fellahs ne sont présents à aucune de ces opérations, et ne peuvent manifester la moindre désapprobation car l’association est présente pour défendre leurs intérêts ; Chose hélas que cette dernière n’a jamais faite, s’indigne Abdenbi, ajoutant que le seul privilège qu’on a, c’est la pipe de betterave que l’usine monnaye aux betteraviers à des pourcentages dépendant du tonnage livré, selon un tarif profitable ».
Certains betteraviers, dans le soucis de lever toute équivoque sur ces analyses et mettre fin à leur scepticisme, ont fait appel à un labo privé pour effectuer des analyses. Le résultat était étonnant du fait que l’usine leur subtilisait le sucre contenu dans la plante, mais les responsables n’ont rien voulu savoir.
Par ailleurs, vu les gros tonnages de betterave qui affluent ces deniers jours vers l’usine de traitement de Sidi Bennour dépassant les 12000T/jour, les machines tombent souvent en panne. Elles sont devenues incapables de tout broyer et par conséquent, les fellahs se sont vu obligés de prolonger les heures d’irrigation de la plante déjà à terme à 50,00 dh/heure, afin qu’elle garde toute sa fraîcheur avant la livraison. Cette opération plombe considérablement la facture en eau et affecte leur situation déjà périlleuse avec des frais non déductibles dont ils ne sont nullement responsables.
Abdenbi et les 22000 producteurs de betterave appellent à la transparence, pour dissiper leur tension, à commencer par l’intervention d’un organisme impartial qui effectuera la pesée de leur produit, et déterminera la quantité de sucre contenue dans la plante. L’usine ne peut être juge et partie à la foi. L’avenir de ces agriculteurs dépend d’une association crédible qui donne plus qu’elle prend. Si c’est trop demander, certes leur supplice grandira et désavantagera leur sort en attendant une providence divine.