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Le procureur khalid Kardodi a requis la peine maximale, affirmant que la loi anti-terroriste stipulait la peine de mort, en citant le principal accusé, Adil Al-Atmani, et un de ses complices Hakim al Dah. "Les faits sont avérés, l'accusation est établie, vérifiée et prouvée", a affirmé le procureur précisant qu'il s'agit de personnes "qui ont avoué avoir adhéré au courant salafiste, jihadiste" et "aux idées d'Al-Qaïda au Maghreb, après leurs séjours en 2005 en Irak, en Syrie, en Tchéchenie, au Mali, en Algérie et en Mauritanie".
"La cour détient des pièces à conviction et est en possession de leurs aveux ainsi que des résultats des analyses scientifiques et des autopsies effectuées sur les victimes", a-t-il encore dit tout en qualifiant l'attentat de "crime prémédité".
Le procureur a requis contre les sept autres accusés des "peines maximales, en conformité avec les charges retenues contre eux, et pour constitution de bandes criminelles et non-dénonciation".
L'explosion de la bombe le 28 avril dans le café Argana situé sur la place Jamaâ El Fna avait tué huit touristes français et trois suisses.
Après ce réquisitoire, la cour a fixé la prochaine séance, qui sera consacrée aux plaidoiries de la défense, au 27 octobre.
"Le verdict pourrait intervenir au cours de cette même séance", a indiqué à l'AFP un des avocats des parties civiles.
Toujours inscrite dans le Code pénal --mais en voie d'être formellement supprimée --la peine de mort n'est plus appliquée au Maroc depuis 1992. La nouvelle Constitution votée en juillet prévoit pour la première fois explicitement le "droit à la vie".
Dans leurs plaidoiries, des avocats des familles des victimes de l'attentat ont réclamé la perpétuité plutôt que la peine capitale.
Intervenant avant le réquisitoire, un des avocats des parties civiles, a stigmatisé "l'assassinat gratuit de gens innocents", en présence des familles et des proches des victimes françaises.
"Tous les pays démocratiques ont condamné cet acte odieux. Comment une telle ville comme Marrakech, cité historique, humaine où se rassemblent toutes les cultures et les nationalités, peut-elle être le théâtre d'un tel acte terroriste ?", a lancé Me Abderrahim Jamaï.
Selon l'acte d'accusation, les prévenus sont coupables d'avoir "porté gravement atteinte à l'ordre public, assassinat avec préméditation (..) et appartenance à un groupe religieux interdit".
Lors des dernières séances, les suspects avaient nié en bloc leur participation à l'attentat.
Le principal accusé avait reconnu les faits devant un juge d'instruction, quelques jours après l'attentat, avant de se rétracter quelques mois plus tard en proclamant son "innocence".
Un des co-accusés, Mohamed Njim, le seul à comparaître librement, a néanmoins reconnu lors de l'audience qu'Al-Atmani lui avait "un jour fait part de son intention d'aller en Tchétchénie pour y accomplir le Jihad".
Selon des témoignages, Al-Atmani, qui portait une perruque et des lunettes de soleil, s'était servi d'un gros sac à dos chargé d'explosifs qu'il a actionnés quelques minutes après avoir quitté le café Argana, au coeur de la place Jamaâ El Fna.
Pour le ministère de l'Intérieur, le principal prévenu "est fortement imprégné de l'idéologie jihadiste". Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a cependant nié toute implication dans l'attentat, le plus grave depuis huit ans au Maroc.