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Après le Rassemblement national des indépendants et le Parti authenticité et modernité, c’était au tour de l’USFP de rencontrer, mercredi soir, le PJD. Abdelilah Benkirane, accolé d’Abdallah Baha, son très fidèle ministre d’Etat, a donc reçu le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, Driss Lachgar, accompagné de Habib El Malki, le président de la Commission administrative du parti de la Rose. Une longue rencontre qui aurait duré près de trois heures. Les Usfpéistes se sont rendus aux environs de 22 heures au domicile du chef de file de la majorité, « après la prière d’Al Ichaa ». Ils ne le quitteront qu’à une heure avancée de la nuit.
C’est dans une ambiance détendue que les quatre responsables politiques ont conversé, le ramadan se prêtant aussi aux digressions et autres séquences souvenirs. Abdelilah aime à rappeler qu’il était de gauche, dans une autre vie.
Très vite, le leader socialiste plante le décor et fixe la marche à suivre. L’USFP est dans le camp de l’opposition et entend bien y rester. « Le parti ne reviendra aux affaires qu’à travers les urnes. Ainsi en a décidé notre dernier congrès», a fait savoir Driss Lachgar à Abdelilah Benkirane.
Dès sa nomination au poste de chef de gouvernement, l’islamiste Benkirane avait déclaré son souhait ardent de voir les socialistes rejoindre la coalition gouvernementale qu’il était en train de former. Mercredi soir, entre thé et café, il l’a rappelé à ses deux convives du parti de la Rose. « Nous avons choisi de respecter la volonté populaire qui s’est exprimée le 25 novembre 2011. On peut servir le pays et l’intérêt général aussi bien depuis le gouvernement que dans l’opposition. D’ailleurs un parti comme l’USFP est aujourd’hui plus utile dans les travées de l’opposition», ont en substance expliqué les responsables usfpéistes.
Une rencontre formelle et protocolaire mais qui a aussi permis aux Usfpéistes de donner leur point de vue sur la situation politique. Un climat politique marqué par l’absence de tout dialogue, une opposition privée de ses droits, un dialogue social paralysé et un Parlement devenu caisse de résonance de la majorité en l’absence d’un règlement intérieur en phase avec la Loi suprême : Driss Lachgar et Habib El Malki ont mis en garde le chef du gouvernement contre les dérives d’une politique qui ne croit pas au dialogue et bafoue les dispositions démocratiques de la Constitution.
Les négociations ouvertes avec les partis représentés au Parlement par un Benkirane en quête d’une nouvelle majorité, sont aux yeux du Premier secrétaire de l’USFP, bien tardives. « Il était de tradition dans ce pays de consulter les partis de l’opposition sur les grandes questions qui se posent. Nous aurions voulu que ce gouvernement nous écoute sur de grands dossiers comme l’intégrité territoriale et la crise économique. Cet Exécutif n’a jamais parlé à l’opposition. Cet Exécutif est loin de mettre en œuvre et de traduire sur le terrain la Constitution adoptée en juillet 2011 », a déclaré Driss Lachgar, jeudi matin à « Libération ».
La rencontre au sommet entre l’USFP et le PJD s’est achevée tard dans la nuit. « En partant, nous avons souhaité plein succès au gouvernement tout en demandant au chef du gouvernement que soit accordée plus d’importance à la gestion gouvernementale. Nous lui avons aussi rappelé que c’était à l’opposition de faire son travail d’opposition », conclut le leader de gauche.
La réunion s’est terminée comme elle avait débuté. Ou presque. Dans une parfaite distribution des rôles, c’était au tour d’Abdallah Baha d’accompagner jusqu’au pas de la porte les deux visiteurs du soir.