Lorsque l’avenir n’offre aucune perspective, comment ne pas se laisser séduire par les sirènes des prêcheurs qui offrent la perspective d’une « vie de béatitude et d’un paradis infini ». ? La réponse à cette question est donnée par Yachine lui-même : « En vivant à Sidi Moumen, cernés de macchabés, d’éclopés et de rampants, nous étions en réalité presque morts… ».
A aucun moment cependant Mahi Binebine ne justifie l’inexcusable. Comme il l’a lui-même déclaré, son livre est une « fiction qui s’inspire du drame ». Les récits de vie qui nous y sont livrés ont tous été imaginés après une longue observation de la (sur)vie quotidienne à Sidi Moumen.
Les attentats de mai 2003 à Casablanca ont été un « électrochoc » pour tous les habitants du Royaume. Six ans plus tard « Les étoiles de Sidi Moumen » met en lumière le désespoir que peuvent éprouver les laissés-pour-compte pour qui « L’espoir n’existe pas ». Le danger est là : le terreau du terrorisme est l’absence d’expectative de lendemains meilleurs, dès lors tous les possibles sont réalisables même au détriment de sa propre vie.
Malgré les apparences, l’histoire se révèle également souvent drôle et toujours émouvante et a ainsi le mérite de ne jamais sombrer dans le «pathos».
Nabil Ayouch, quant à lui, a d’ores et déjà acquis les droits du roman de Binebine, pour en proposer une adaptation cinématographique.