Parcours du combattant pour les réfugiés afin d'obtenir l'asile

Le coût représenté par la détention d'un demandeur s'élève à plus de 48.000 euros par an


Jeudi 8 Octobre 2015

Pour les réfugiés arrivés ces derniers mois au Royaume-Uni, les épreuves sont loin d'être finies puisqu'ils doivent encore obtenir l'asile.
Or les démarches peuvent se révéler un casse-tête et durer des années comme en témoigne l'expérience du Pakistanais Liaquat Ali Hazara. Une situation loin d'être unique dans l'Union européenne.
Selon des chiffres officiels, plus de 21.000 demandes remontant à 2006 attendent toujours une décision au Royaume-Uni.
En Italie, la procédure prend en moyenne six à huit mois mais peut s'étirer jusqu'à 18 mois, à quoi il faut aussi ajouter 6 à 18 mois de recours en justice en cas de refus.
En France, c'est deux ans en moyenne en incluant l'appel. Une réforme de l'asile a été adoptée en juillet par le gouvernement avec l'objectif de ramener à neuf mois la durée moyenne d'examen des dossiers.
Quand le refus est définitif, le demandeur d'asile, s'il ne prend pas de lui-même l'initiative de partir, peut être placé en centre de rétention en attendant son expulsion.
La procédure pose toutefois de plus en plus question, à la fois pour des raisons morales mais aussi à cause de son coût et de son manque d'efficacité.
Liaquat Ali Hazara, dont la demande d'asile déposée en 2012 a été rejetée, a passé six mois dans un centre de rétention où, selon lui, les conditions de vie étaient très mauvaises et le stress maximum, alors que le Royaume-Uni est le seul pays de l'UE où aucune limite n'est fixée à la durée pendant laquelle un demandeur d'asile peut être détenu.
Or un rapport publié par des députés britanniques cet été révèle que le coût représenté par la détention d'un demandeur d'asile s'élève à plus de 36.000 livres (48.000 euros) par an. C'est cher donc, et pour un résultat souvent improductif.
En France, la Cour des comptes a estimé cet été dans un pré-rapport que seul 1% des déboutés du droit d'asile étaient expulsés. Le gouvernement a contesté cette évaluation, estimant que "le bon chiffre se situait autour de 20%"
En Allemagne, selon une enquête de la Redaktionsnetzwerk Deutschland (RND), début septembre, les trois quarts des expulsions échouent parce que les intéressés ne possèdent pas de passeport ou en raison de l'état de santé des candidats à l'asile.
Une situation qui a conduit la semaine dernière le quotidien populaire Bild à dénoncer "l'aberration des expulsions".


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