Pacte d’allégeance et marocanité du Sahara


Par Hamada Eddarouiche
Jeudi 4 Août 2011

Sa Majesté le Roi a adressé à la Nation, le samedi 30 juillet 2011, son douzième discours de la fête du Trône. Ce discours, selon Sa Majesté, «est  placé sous l’égide de la nouvelle Constitution» qui est «un engagement contractuel entre la Nation, le Roi et le Peuple» et « consacre le pacte indéfectible entre le Trône et le Peuple ». La feuille de route de l’activité politique des semaines et mois à venir, nous a été livrée avec un contenu clair et précis.
Il appartiendra aux acteurs politiques, à la société civile, à toutes les forces vives du pays, la jeunesse en particulier, de traduire sur le champ du réel, les changements salutaires et démocratiques auxquels le Souverain n’a cessé d’appeler, depuis son accession au Trône.
A chaque époque ses hommes et ses femmes, et à chaque ère ses institutions et ses instances. Cette maxime s’applique parfaitement à la Constitution de 2011. Ainsi, dans la mesure où c’est une Constitution avancée, relevant d’une nouvelle  génération de Constitutions, elle requiert aussi une nouvelle génération d’élites qualifiées imprégnées de culture et d’éthique politiques nouvelles.
Ces élites se doivent de faire preuve de patriotisme, de citoyenneté responsable et d’un sens élevé de responsabilité et de l’intérêt général.
Désormais la responsabilité repose sur les épaules des acteurs politiques et de la jeune élite du pays qui disposent d’une loi fondamentale porteuse de changements conformes à leurs attentes. Ces attentes sont voulues et appuyées par l’Institution Royale. Aucune excuse ne sera valable. La sourde oreille des appareils politiques est interdite compte tenu du caractère péremptoire des recommandations de Sa Majesté.
Le discours Royal est à lire et relire pour bien l’assimiler et surtout l’appliquer.
Les vertus de la reconnaissance imposent à tout citoyen démocrate, légaliste, légitimiste, imprégné de son histoire,  de le percevoir comme un guide, un parfait  road book.
Au lendemain du discours, les représentants de la Nation ont prêté  le serment de la Beïa à Sa Majesté.
Cet acte juridique et religieux à très grande portée symbolique, typiquement marocain,  est le socle unificateur de notre Nation plurielle, fondée depuis 788 de notre ère.
Cet événement essentiel pour notre cohésion  m’inspire une réflexion que je vous livre.
Je crois savoir que tous les Marocains de tous les âges et toutes sensibilités politiques confondues s’accordent sur la marocanité du Sahara, la considèrent comme la priorité des priorités : elle relève du domaine du sacré, c’est une question d’existence, de vie ou de mort.
Puisqu’on est dans le domaine du sacré, suivez-moi bien, si le Sahara revêt cette importance dans l’intime conscience des Marocains, c’est que la preuve de sa marocanité est autant sacrée que l’objet lui-même.
Si cette preuve est sacrée, sa matérialisation l’est encore plus. Il s’agit de l’expression volontaire et solennelle des populations concernées.
Le syllogisme est évident et facile à comprendre, d’autant plus qu’il est corroboré par  l’un des plus célèbres avis juridiques de l’institution internationale compétente, respectée et impartiale : la Cour internationale de justice.
Dans son avis du 16 octobre 1975, cette institution planétaire confirme l’existence de liens juridiques entre le Royaume et les populations du Sahara sous domination Espagnole et atteste que ce territoire n’est pas une terre sans maîtres.
Donc le Sahara est un territoire marocain en raison de la marocanité des maîtres de ce territoire.
Et la marocanité des Sahraouis découle bien entendu du Pacte d’allégeance qui les lie aux Sultans du Maroc, tout particulièrement, ceux de la dynastie la plus féconde : la dynastie Alaouite.
Voilà pourquoi chers compatriotes, nous autres Sahraouis, sommes très attachés à la Beïa et Imarate Al Mouminine qui nous ont solidement entés, sertis, à la richesse de la mosaïque du Royaume du Maroc.
Nous éprouvons une très forte aversion, j’allais dire animosité voire hostilité, envers ceux qui n’apprécient pas parce qu’ils ne la comprennent pas, cette cérémonie religieuse et juridique, d’allégeance et de respect.
La Beïa est sacrée ! Elle matérialise à nos yeux, la preuve de notre appartenance au territoire au Maroc.
Nous n’allons pas nous lasser de répéter à tous les  citoyens de ce pays que l’Acte fondateur de cette Nation au passé extrêmement glorieux est un pacte religieux, un engagement contractuel entre un Souverain et un peuple, perpétué depuis plus de 1200 ans et qui a résisté, au fil du temps, à une multitude d’agressions, de déstabilisations et de démembrements qui ont laissé des cicatrices affreuses. Mais l’essentiel a été préservé.
L’essentiel, en ce qui concerne l’intégrité et la perpétuité de la Nation, c’est bel et bien le dénominateur commun à tous les Marocains, le ciment de la cohésion de ses différentes ethnies, de ses différentes cultures, de ses différentes confessions, de ses différentes langues vernaculaires : la Monarchie.
Le lien indéfectible  que nous avons avec  notre Monarchie,  et par lequel la Patrie s’est créée et s’est maintenue durant plus d’un millénaire, est le serment d’allégeance.
S’agissant de la forme par laquelle cette allégeance est exprimée, elle est propre à nous, Marocains. Elle fait partie de notre génome culturel.
Son respect s’impose à tous puisque nous comprenons les coutumes et pratiques de tous les autres peuples.
Vous voyez bien que parmi les invités de Sa Majesté, à la cérémonie de la Beïa, il y a des monarques et chefs coutumiers africains qui ont leurs propres rites, si différents des nôtres, mais nous les comprenons et les respectons.
Comme nous respectons  les pratiques des monarchies européennes, de l’Empire du Japon, des peuples papous,  aztèques, des Incas, des Tibétains, et j’en passe…
Notre précieuse originalité, nous la revendiquons, elle nous a permis de traverser un millénaire et  le second est déjà bien entamé.
Savez-vous que le pays, dit des droits de l’Homme, cette démocratie qui inspire certains agitateurs locaux, la République française, possède des territoires où persiste le système monarchique… Le droit qui y est appliqué, y compris dans des affaires de crime de sang,  est le droit coutumier.
Les Royaumes d’Uvéa, Alo et Sigave à Wallis et Futuna dont le drapeau est la Cocarde tricolore sont des territoires français. Ces Rois gouvernent avec des conseils élus et le représentant de l'Etat français a le titre d’administrateur supérieur…
Les grelots de certains contestataires, qui trouvent nos cérémonies peu conformes à l’air du temps, sonnent faux !
Ils oublient que nous sommes les héritiers d’une Nation qui a généreusement apporté beaucoup à la civilisation de l’universel. Notre passé nous dispense d’être dans la nécessité de l’imitation de quiconque.
Bien qu’ayant traversé les âges, nous sommes in et pas out, parce qu’attachés à nos valeurs.
Et bien qu’enracinés à ces valeurs, nous sommes tolérants et ouverts sur le monde.
L’histoire récente de la sociologie nous enseigne que les peuples ou individus acculturés, s’intègrent mal, sans éclat et sans harmonie à la mosaïque que forme le village mondialisé.
Notre monde est un monde d’échanges.
Ceux qui n’ont rien à échanger, seront fatalement pauvres de tout ce qu’ils auront perdu!
Restons ce que nous sommes, cultivons nos différences !
Ces différences sont les plus grands facteurs d’échanges entre nous et les autres cultures que nous respectons, sans avoir besoin de les contrefaire.
Notre système nous convient, il est le nôtre,  il est Nous, il incarne notre Vivre Ensemble et s’adapte parfaitement à notre évolution et aux exigences de notre époque.


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