Opération israélienne majeure à Gaza

Négociations attendues à Doha


Libé
Mercredi 10 Juillet 2024

Soutenues par l'artillerie et l'aviation, les troupes israéliennes ont poursuivi sans relâche mercredi une offensive majeure dans la ville de Gaza, à l'heure où des négociations sont attendues au Qatar pour tenter d'avancer vers un cessez-le-feu et une libération d'otages israéliens.

Pour la quatrième fois en autant de jours, une frappe israélienne a touché mardi soir une école abritant des déplacés à Abassan près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, faisant 29 morts dont des enfants selon une source médicale et le Hamas.
Les écoles sont passées de lieux sûrs d'éducation et d'espoir pour les enfants à des refuges surpeuplés qui deviennent souvent un lieu de mort et de misère, dixit Philippe Lazzarini, chef de l’Unrwa
A l'hôpital Nasser où les victimes de la frappe d'Abassan ont été transférées, de nombreux blessés dont des enfants, des jeunes et des vieillards ont été transportés par leurs proches, à pied, dans des camionnettes ou des ambulances, selon des images de l'AFP.

"Nous étions assis près de la porte de l'école quand soudain des roquettes ont touché un groupe de personnes. Ces gens n'étaient pas armés, ils ne faisaient pas partie de la résistance, ils étaient tous des civils", a affirmé Mohammed Sukkar.

"Les écoles sont passées de lieux sûrs d'éducation et d'espoir pour les enfants à des refuges surpeuplés qui deviennent souvent un lieu de mort et de misère (...) Gaza n'est pas un endroit pour les enfants", a dit sur X Philippe Lazzarini, chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Cette guerre qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza, a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre durant laquelle des Israéliens ont été pris notamment en otages.
Des experts indépendants de l'ONU ont accusé Israël de mener une "campagne de famine" à Gaza, qui selon eux entraîne la mort d'enfants
Israël a juré de détruire le Hamas au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une opération militaire aérienne puis terrestre de grande envergure dans le petit territoire palestinien, assiégeant les quelque 2,4 millions d'habitants.

Après avoir affirmé en janvier le démantèlement du commandement du Hamas dans le nord de Gaza, l'armée a repris ces derniers jours ses opérations terrestres dans cette région, au 10e mois d'une guerre dévastatrice.
Elle a largué des tracts à Gaza appelant tous les habitants à partir, disant poursuivre ses "opérations antiterroristes" dans cette ville ainsi qu'à Rafah (sud).

"Les soldats ont mené une opération contre des combattants du Hamas et du Jihad islamique qui utilisaient le siège de l'Unrwa à Gaza-ville comme base pour lancer des attaques", affirme l'armée. Ils ont "éliminé des éléments lors de combats rapprochés et localisé de grandes quantités d'armes".
La directrice de la communication de l'Unrwa, Juliette Touma, a dit qu'il était difficile de savoir si des personnes s'étaient réfugiées dans ce siège.

Des dizaines de combattants ont été tués et des tunnels souterrains détruits à Choujaïya, dans l'est de la ville de Gaza, d'après l'armée.
Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé que ses ambulances ne pouvaient atteindre les victimes à Gaza en raison de l'intensité des bombardements.

Le 27 juin, l'armée a lancé une opération terrestre à Choujaïya avant de l'étendre aux quartiers du centre, où "des dizaines de milliers de personnes", selon l'ONU, ont été appelées à évacuer par l'armée.

"C'est la 12e fois (qu'on est déplacés). Combien de fois faut-il encore endurer? Mille fois ? Où allons-nous finir? Je n'ai plus d'énergie, je ne peux plus", a lancé Oum Nimr al-Jamal, qui a fui un quartier de Gaza avec sa famille.

Selon M. Lazzarini, "il n'y a absolument aucun endroit sûr" dans le territoire palestinien, où l'eau et la nourriture manquent, où plus de 80% de la population ont été déplacés et où les habitants vivent dans des conditions "désastreuses" selon l'ONU.

Mardi, des experts indépendants de l'ONU ont accusé Israël de mener une "campagne de famine" à Gaza, qui selon eux entraîne la mort d'enfants. "La campagne de famine intentionnelle et ciblée d'Israël contre le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza."

Des accusations démenties par Israël.
Selon des sources médicales, quatre Palestiniens ont été tués mercredi dans des bombardements israéliens à Nousseirat (centre) et deux à Khan Younès (sud).

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne à Gaza a fait jusqu'à présent 38.243 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Après des mois de négociations sans résultat sur un cessez-le-feu, une source proche des discussions a indiqué que les chefs de la CIA et des services de renseignement israélien étaient attendus mercredi à Doha.

Israël et le Hamas ont continué de faire état de divergences après que le mouvement palestinien a dit selon un responsable ne plus réclamer un cessez-le-feu permanent avant toute négociation sur une libération d'otages.

Le Hamas doit participer aux prochaines négociations, a dit un responsable du groupe. Israël affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas.


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