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Partant des résultats et statistiques émanant du Centre d’écoute national de son ministère, les brigades de la Gendarmerie Royale, les tribunaux, les arrondissements de police et les hôpitaux, Nouzha Skalli a indiqué que la violence est un « phénomène sociétal ancré dans la culture fondée sur la suprématie masculine ».
Elle a souligné, par ailleurs, que cette culture aliène aussi bien celles qui la subissent que ceux qui l’exercent. En outre, elle a remarqué qu’au cours des dix dernières années, la violence est devenue un fléau social reconnu. « Elle n’est plus un tabou », affirme-t-elle. Et d’ajouter que les médias écrits et audiovisuels dénoncent de plus en plus les différentes formes de violences faites aux femmes et aux filles, «y compris le mariage précoce, le travail domestique des petites bonnes et l’exploitation sexuelle des femmes ».
Devant plusieurs militantes et militants de la société civile et œuvrant pour la cause féminine, la ministre a affirmé que les cinq dernières années ont été marquées par un dynamisme exceptionnel et une « solidarité active » des ONG qui sont devenues un partenaire incontournable des politiques publiques.
Bien que Nouzha Skalli ait exprimé son optimisme, le Système d’information institutionnel sur les violences fondées sur le genre a enregistré, en 2009, 29.503 cas de violence contre les femmes. Pour le seul Centre d’écoute national du ministère de tutelle, 22.234 cas ont été enregistrés du 1er octobre 2009 au 30 septembre 2010. En comparant 2009 et 2010, Nouzha Skalli a noté qu’il y a une baisse de 25% des cas déclarés. Cela s’explique par le fait que 2010 a été l’année du passage du numéro vert au numéro économique (345), ainsi que la décentralisation d’accueil des plaintes. Par ailleurs, elle a indiqué que 76% des déclarations sont enregistrées dans le milieu urbain contre 24% en milieu rural (en raison de la proximité des centres d’écoute dans le milieu urbain).
A la fin de cette rencontre, la ministre, reconnaissant la gravité du phénomène de la violence contre les femmes, a appelé à une mobilisation générale pour lutter contre cette « honte ». Elle a exhorté principalement les hommes à s’impliquer en vue d’éradiquer définitivement ce fléau social.