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Les manifestants ont envahi les rues du quartier de Sidi Abed, non loin du centre-ville, vers 22H00 locales (et GMT) après la rupture du jeûne, a rapporté un vidéaste de l'AFP.
Les forces antiémeutes se sont déployées sur une place non loin du boulevard Tarik Ibnou Ziyad, pour tenter de les empêcher de se rassembler. Elles ont ensuite reculé sous la pression des contestataires, dans un face-à-face tendu mais sans incident.
Vers 23H00 locales (et GMT), la manifestation se poursuivait tandis que les contestataires criaient «Nous sommes tous Zefzafi», brandissant par centaines ses portraits photocopiés.
Leader de la contestation populaire qui secoue depuis octobre la région du Rif, ce dernier a été interpellé lundi matin par la police pour «atteinte à la sécurité intérieure».
Depuis vendredi, la ville d'Al-Hoceima est en ébullition. Des heurts nocturnes ont opposé manifestants et policiers pendant le week-end. Près de 3.000 personnes se sont rassemblées lundi soir sans incident. Ils étaient encore plus nombreux mardi soir, a-t-on constaté.
«Je suis fier de mon fils, il a agi en homme», a déclaré à l'AFP la mère de Zefzafi, présente dans la manifestation de mardi. «Il n'a rien fait d'autre que de manifester pacifiquement pour des revendications légitimes», a-t-elle commenté en pleurs.
Pour sa part, le père de ce dernier s’est adressé mardi aux participants à la manifestation du quartier de Sidi Abid pour leur affirmer qu’il s’est rendu sur place pour «s’assurer de la continuité du Hirak» et les appeler à conserver le caractère «pacifique» des protestations.
Les manifestants portaient des banderoles proclamant: «Libérez les prisonniers, ou mettez-nous tous en prison!».
Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, des manifestants se sont également rassemblés dans la ville voisine d'Imzouren, sous une forte présence policière.
A Rabat, un rassemblement de quelques dizaines de personnes a été dispersé par la police devant le Parlement et les forces de l’ordre sont également intervenues à Casablanca contre un rassemblement similaire près de la préfecture, a rapporté la presse marocaine.
La police a procédé depuis vendredi à une quarantaine d'arrestations, visant essentiellement le noyau dur du «Hirak» (la mouvance, nom du mouvement qui anime la contestation depuis six mois), selon un dernier décompte officiel publié lundi soir. 25 d'entre elles ont été déférées devant le parquet.
Leur procès s'est ouvert mardi mais a été immédiatement reporté au 6 juin, à la demande de leurs avocats qui se sont par ailleurs inquiétés de mauvais traitement pendant leur détention. Sept autres suspects ont été remis en liberté provisoire en attendant leur procès. Sept autres ont été libérés sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux.
Selon l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), le nombre des interpellés dépassait lundi les 70 dans toute la province.