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![Nouvelle secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib livre ses grandes priorités : “Le front de gauche ne peut pas se faire sans l’USFP” Nouvelle secrétaire générale du PSU, Nabila Mounib livre ses grandes priorités : “Le front de gauche ne peut pas se faire sans l’USFP”](https://www.libe.ma/photo/art/default/3665776-5372968.jpg?v=1326725663)
Nabila Mounib le sait. Elle focalise désormais les attentes, toutes les attentes. Elle a, dit-elle, dû franchir bien des obstacles moustachus avant d’en arriver là. « Nous venons à peine de remporter une première bataille avec une femme SG de parti. Maintenant, il reste l’essentiel, c'est-à-dire faire bouger les acquis immuables», déclare-t-elle.
Pas question de se fondre dans la masse, de succomber au consensus, de céder au politiquement correct. Nabila Mounib fera ce qu’elle aura à faire. Ses camarades du PSU savent bien à qui ils ont affaire : une militante aux convictions solidement ancrées qui a toujours défendu haut et fort les principes de démocratie et d’égalité.
Cette universitaire –elle enseigne la biologie – mère de trois enfants, est une femme d’engagement. Et c’est cet engagement qu’elle promet d’incarner au PSU. Sur son agenda, Nabila Mounib a inscrit en lettres rouges la reconstruction du parti aux destinées duquel elle préside désormais. « Ce sera là l’une de mes principales priorités. Dans le cadre du projet de direction collégiale du PSU et de décentralisation de la décision, nous comptons renforcer les structures locales et régionales surtout dans leur prise d’initiatives. Nous allons également mettre en place des structures à même de permettre aux potentialités de notre famille politique de s’exprimer et d’agir », explique Madame la secrétaire générale.
C’est aussi et surtout à la construction du front de gauche que celle qui a succédé à Mohamed Moujahid compte contribuer. « Je compte bien contribuer à la reconstruction de ce front de gauche. Il y a beaucoup de choses à faire au niveau du discours, des outils à mettre en place, etc » affirme-t-elle.Si le CNI et le PADS sont les partenaires naturels du PSU depuis le boycott du référendum de la Constitution et des élections législatives, Nabila Mounib ouvre une nouvelle brèche sur le front de la gauche. Sous son mandat, le regroupement d’une gauche plurielle et parfois égocentrique ne se fera pas sans l’Union socialiste des forces populaires. « Il y a une nouvelle donne depuis que l’USFP est passée à l’opposition. Malgré les réalisations accomplies durant cette expérience gouvernementale de l’Union socialiste des forces populaires, toute la gauche a pris un coup de massue. Il est de notre devoir en tant que gauche de proposer la mise en place d’un projet alternatif clair. Il faut bien le savoir : beaucoup de gens qui n’ont rien à voir avec le PJD ont voté pour le parti des islamistes au nom du changement. Ce qui est à mes yeux une récession culturelle. Il faut un discours clair. Nous n’avons plus le droit de brouiller les cartes même si le PPS, un parti de gauche, l’a malheureusement fait en rejoignant le gouvernement Benkirane », fait valoir la nouvelle SG.
Après 30 ans de militantisme à gauche, Nabila Mounib continue d’être une optimiste à tout crin. Parce que, souligne-t-elle, une militante est forcément optimiste. Elle a bien l’intention de contribuer à l’émergence d’un front de gauche, porteur d’un projet alternatif. « Je déploierai tous mes efforts pour que ce projet se fasse à court et à moyen termes. Dans tous les autres partis, il y a des gens libres et libérés », fait-elle remarquer, lorgnant du côté de ceux et celles du PPS mécontents de voir leur famille politique prêter main forte aux islamistes.
Les femmes constituent le cheval de bataille de cette leader d’un parti qui a choisi de conjuguer le leadership au féminin. Elle annonce dans la foulée la réouverture du Parti socialiste unifié sur le mouvement féminin. « L’urgence est dans la concrétisation des acquis arrachés de haute lutte par les Marocaines, » martèle-t-elle. L’ambition de cette syndicaliste est également de s’ouvrir sur tous les mouvements sociaux, « un gros travail ». « Le Mouvement du 20 février est l’événement le plus important de l’année. La pression de la rue a joué un grand rôle dans la révision de la Constitution. Des choses ont bougé. L’encadrement des citoyens est primordial. Nous devons remplir notre mission en tant que partis défenseurs de la démocratie ».
Sous le mandat d’une femme, le PSU changera-t-il ? Probablement, espèrent les militants. Son premier test sera la participation ou pas de ce parti aux prochaines élections communales et régionales. « La décision n’est pas encore prise. Ce sont les militants qui en décideront. Une chose est sûre, nous devons imposer les règles du jeu », répond Nabila Mounib. Un parfum de changement flotte déjà dans l’air…