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Ainsi, si l’Union européenne a décidé l’octroi au Maroc de «statut avancé», les Marocains résidant à l’étranger semblent être les premières victimes de la crise financière et économique qui s’empare de l’UE. Il s’est avéré que l’élément humain est exclu de cette position «spéciale» accordée au Maroc. Il suffit de constater le nombre d’immigrants marocains qui ont dû fuir le sol européen, notamment espagnol, italien et français pour se rendre compte de cette réalité. Certes, l’Europe vit sa crise financière et économique, mais tout laisse croire, d’après les témoignages des Marocains résidant à l’étranger, que cette conjoncture est exploitée à fond pour se débarrasser d’eux. Il paraît, donc, que l’Europe a bien accordé le « statut avancé » au Maroc mais non pas à ses citoyens.
C’est dans ce contexte, d’ailleurs, qu’une table ronde autour du thème: « Quelle convergence et quelle coopération entre le Nord et le Sud ? » est prévue, lundi 11 mai 2009, à la Bibliothèque nationale à Rabat. Laquelle rencontre sera marquée par la participation au débat de Lale Akgün, députée SPD au Parlement fédéral allemand (Bundestag) et vice-présidente de l’Assemblée parlementaire Euromed et de Michael Bürsch, député SPD au Parlement fédéral allemand. Cette table ronde qui sera introduite par Ulrich Storck, représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert, verra également la participation de Aicha Belarbi, ancienne ambassadrice auprès de l’UE et Mehdi Lahlou, professeur à l’INSEA.
Les participants auront à répondre aux questions relatives au regard porté sur la nouvelle politique migratoire de l’UE à partir du Sud de la Méditerranée et du Maroc en particulier, mais également à partir du Nord lui-même et de l’Allemagne en particulier. L’accent sera mis aussi sur le lien qui pourra exister entre cette nouvelle politique migratoire et les processus régionaux (UPM) et bilatéraux (statut avancé) de coopération. A cela s’ajoutent évidemment les négociations entre l’UE et le Maroc sur l’accord de réadmission et les critères de ces négociations ainsi que la coopération régionale à développer, notamment entre les acteurs politiques et de la société civile, pour parvenir à une convergence des objectifs et une conciliation des intérêts.
Le résultat attendu de l’atelier sera, d’après les organisateurs, l’échange d’opinions et l’exploration des possibilités de coopération pour le rapprochement des attentes de la société civile et de la classe politique.
Une note de présentation des organisateurs signale que « l’adoption du « pacte sur l’immigration et l’asile », après celle de la « directive retour », traduit la volonté de l’UE de définir une politique migratoire commune ». Il est également indiqué que « cette nouvelle politique se fixe comme objectif principal de parvenir à gérer les flux migratoires au moyen d’une approche coordonnée prenant en compte la situation démographique et les besoins économiques de l’UE ».
D’autres objectifs sont également contenus dans cette nouvelle politique d’immigration « choisie ». Il s’agit notamment de favoriser l’intégration, d’une part et d’autre part, de lutter contre l’immigration illégale. Autrement dit, les soucis traditionnels des Européens qui ne pensent qu’à la protection de leurs frontières même au détriment des fondamentaux des droits de l’Homme.
Si cette politique comprend un volet interne (directives et règlements communautaires), elle comporte également un volet externe qui suppose une coopération avec les pays tiers de départ et de transit des migrants. La collaboration de ces pays tiers à cette nouvelle politique migratoire est devenue un des éléments importants des accords et processus de coopération entre l’UE et ces pays.
Mais qu’en est-il de la vision et des intérêts de ces pays partenaires de l’UE, et notamment les pays du voisinage Sud ?
Les voix qui proviennent du Sud de la Méditerranée dénoncent une politique teintée du caractère «sécuritaire» et « utilitariste » d’immigration choisie dans l’intérêt des pays de destination. Comme elles dénoncent le risque de fuite des cerveaux que peut induire une politique de migration choisie basée sur un système de « contingents ».
Enfin, elles dénoncent le caractère déséquilibré de cette politique qui ne ferait que peu de considération de l’objectif de co-développement et du principe de co-responsabilité.