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Ce nouveau drame qui a provoqué la grogne des visiteurs s'est déroulé, lundi soir vers 17h, devant la porte principale de la maternité du CHU. La joie de ce nouveau père, dont la femme est hospitalisée à la maternité d'Ibn Rochd, a été étouffée sans raison. Muni d'un nouveau matelas, de vêtements pour sa femme et son nouveau-né et de quelques friandises, il ne s'attendait pas à cette terrible fin de journée. D'ailleurs, il n'a pas fait ce long trajet depuis Khouribga pour mériter cet accueil. D'après certains témoins sur place, «la victime n'a fait que protester contre l'abus de l'un des agents de sécurité qui lui a interdit l'accès «gratuitement». La victime a refusé de verser le bakchich à l'un des agents. Ce dernier n'a pas apprécié le comportement récalcitrant de ce visiteur qui met en cause cette pratique devenue monnaie courante à la porte du CHU. Une pratique dont le tarif est fixé à 30 DH par tête de pipe. Pire : «cet agent mécontent l'a malmené avant de le faire tomber. Un acte déplaisant et illégal non apprécié par la victime qui a manifesté sa colère contre cet agent de sécurité. Il a réclamé de rencontrer un responsable pour dénoncer cette agression qui ne devait pas avoir lieu si la victime avait versé les 30 DH. Un autre agent de sécurité est intervenu pour le calmer. Mais l'agresseur les a surpris en assénant à la victime deux coups de matraque sur la tête», raconte un témoin. Et d'ajouter : «Ces coups de matraque ont provoqué la colère des autres visiteurs qui ont manifesté leur soutien au père agressé. Une solidarité qui a déplu à l'élément des forces auxiliaires installé sur place. Ce dernier a tiré de force la victime quelques mètres à l'intérieur de l'hôpital avant de la matraquer. Une agression sauvage à laquelle ont également participé les deux autres agents de sécurité». Evanoui, dans un état critique, la victime n'a pas eu droit au secours. «Abandonné à son sort, sous les regards indifférents des médecins et des infirmiers qui regardaient par les fenêtres, la victime est restée ainsi pendant deux heures et demie. D’autres agents de sécurité et le gardien des voitures, arrivés sur place, l'ont transporté sur un brancard vers une destination inconnue», poursuit un autre témoin. Des associatifs alertés se sont rendus sur place pour constater les faits. Un huissier a été également convoqué par des citoyens pour faire le nécessaire et attester cette agression. D'après les associatifs qui prennent en charge cette nouvelle affaire, la victime compte poursuivre ses agresseurs, l'administration de l'hôpital ainsi que le département de tutelle. Pour eux, «il faut mettre un terme à tous ces abus que subissent les citoyens. Il s'agit d'un hôpital. Le personnel doit admettre cela».
Il ne s'agit pas en réalité du premier abus commis par des agents de sécurité du Centre hospitalier Ibn Rochd. La liste de leurs violations des règlements et de leurs agissements contre les citoyens est longue. Plusieurs réclamations ont été adressées à la direction de l'hôpital, mais rien n'a été fait pour mettre fin à cette situation qui ternit la réputation de la Santé publique que les officiels tentent de redorer par tous les moyens. Rappelons que la femme qui a failli perdre la vie en mettant au monde son bébé mort-né dans les couloirs de cet hôpital, a adressé des réclamations à la direction et au ministère de tutelle. Elle accuse le médecin traitant, des infirmiers et encore une fois des agents de sécurité d'avoir provoqué la mort de son bébé. Dans ses lettres dont elle attend toujours une réponse, cette mère affligée par la perte de son premier bébé, a précisé qu'elle a été elle aussi victime d'agression de la part des agents de sécurité. Ce qui met en cause le rôle réel et l'importance de ces agents dans un centre hospitalier.
Ceci dit, les situations absurdes n'ont pas de limite au CHU de Casablanca où rien ne va plus depuis longtemps, en dépit des multiples efforts de l'administration de l'hôpital, des professeurs et de la délégation régionale de la Santé. Les pratiques des agents de sécurité engagés pour assurer l'ordre et la sécurité ainsi que quelques fonctionnaires du Centre hospitalier sont en porte-à-faux avec les ambitions du management qui s’emploie à véhiculer une image pourtant loin de la réalité.